La célébration du 68ème anniversaire de la Déclaration de la République a été synonyme du patrimoine, tradition et création au Festival international de Hammamet qui a accueilli le virtuose Mohamed Ali Kammoun. Ariste créatif, il a présenté une version solaire et aboutie de sa création à succès « 24 Parfums », intitulée « Les étoiles Symphoniques ». Une soirée musicale de haut volet qui s’est déroulé à guichets fermés et qui a rassemblé un florilège de talents sur la scène de l'amphithéâtre de Hammamet, la ville - festival par excellence.
L’hymne national a retenti en guise d'ouverture face à des spectateurs présents et totalement en communion avec l'esprit de la soirée et ce moment presque solennel. La soirée brille par sa portée patriotique, culturelle et symbolique.
Le terme « Parfum » évoqué au pluriel, raconte les caractéristiques d'une région, sa richesse musicale inépuisable, sa culture locale, toute une atmosphère. La Tunisie, à travers ses gouvernorats, est une mosaïque de diversité culturelle et musicale, riche de ses rythmes sonores exceptionnelles et de son patrimoine musical inépuisable. Des régions qui méritent d’être connues et valorisées mondialement. Un trésor national qui ne doit pas tomber dans l’oubli, bien au contraire. L’époque est propice à son ascension.
La levée du rideau s'est faite avec le musicien Rayen Grichi, de Zaghouan, qui a puisé dans le patrimoine andalou et dans la richesse du Malouf. Le musicien Wassim Oueslati a célébré Djerba avec un morceau « Kelia – Yurid ». Kerkennah a été aussi célébrée via la danse et la musique insulaire à travers les morceaux du duo Mohamed Ali Ouerda / Fathi Gharsallah et leurs chansons « Moula Chech » et « Haafla Fi Zrouga ».
La voix féminine puissante de Mongia Sfaxi a occupé pleinement la partie consacrée au chant soufi dédié à la région de « Boujaafer ». La Hadhra de Dar Chabane a été irradiée par sa puissance. Mohamed Salah Aissaoui et Oussama Nabli ont chanté le Kef et sa splendeur, complétant ainsi une succession de tableaux musicaux, tous plus riches les uns que les autres. Vers la fin, deux musiciens enfants ont conquis le public « Mahdi Adhane » et « Lina Aouali », munis d'un piano et dotés d'une remarquable présence scénique. Les deux enfants artistes représentent l'importance de la transmission de cet héritage musical et ancestral. Une symbolique puissante et un dialogue intergénérationnel amplement mis en valeur au fil des « 24 parfums » exceptionnels.
La danse du Stambali et Bousaadia ont également rythmée cette performance musicale. Le folklore africain et berbère fait partie intégrante de la culture de la Tunisie et ne pouvait pas être écarté. Ce spectacle s'exporte facilement et il a toute sa place à l'échelle mondiale. Après Hammamet, Kammoun et ses artistes poursuivront leur mission, à la rencontre d’autres publics et l’exploration d’autres régions.