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Editorial : Le héros, le pyromane et l’imbécile encerclé…

Par Chokri Baccouche

Le Premier ministre israélien aurait tant aimé que l’homme qui a réussi à désarmer l’un des deux assaillants auteurs de la fusillade meurtrière, survenue dimanche soir sur la plage de Bondi à Sydney en Australie, ne soit pas un citoyen de confession musulmane.

S’il avait le pouvoir de refaire l’histoire et une machine à remonter le temps, il n’aurait pas hésité une seule seconde pour remplacer Ahmed Al-Ahmed, le héros syrien qui a réussi à arracher, au péril de sa vie, le fusil d’un des deux agresseurs, par un John, Alain ou Albert.

Cela lui aurait certainement permis d’alimenter sa propagande islamophobe et de crier sur les toits, pour la énième fois, que la «civilisation judéo-chrétienne  est victime du terrorisme islamiste » sur fond d’un « antisémitisme débridé ». Manque de pot pour lui, tout ne s’était pas déroulé comme il l’aurait ardemment souhaité.

Le héros, qui a exposé sa propre vie au danger pour sauver ces paisibles citoyens de confession juive célébrant la fête de la Hannouka sur cette plage australienne, est un ressortissant syrien. Un honnête père de famille, originaire du pays d’Echam, celui-là même que le Premier ministre israélien bombarde chaque jour que Dieu fait depuis un bon bout de temps et dont il occupe des pans entiers de son territoire.

Ayant plus d’une corde à son arc et passé maitre dans l’art de la récupération politicarde, Benjamin Netanyahu ne s’avoue pas pour autant vaincu et tient à exploiter au mieux cette tragédie dans l’espoir hypothétique de lustrer sa propre image et celle de son pays qui partent en vrille. Le premier ministre israélien tient en effet directement pour responsable de cette tragédie son homologue australien Anthony Albanese, coupable à ses yeux d’avoir commis l’impardonnable péché et l’erreur de sa vie en reconnaissant l’Etat de Palestine.

C’est cette reconnaissance qui serait donc, selon la logique sournoise de Netanyahu, à l’origine de « l’explosion de l’antisémitisme » aussi bien en Australie que dans le monde. Un « antisémitisme » qualifié par le Néron du Moyen-Orient  de « cancer qui se propage ».

Ce qui s’est passé dimanche soir sur cette plage australienne est une tragédie. Tout esprit normalement constitué ne peut d’ailleurs que condamner un tel acte terroriste qui a causé la mort à des innocents indépendamment de leur appartenance religieuse ou ethnique. Ce que le Premier ministre israélien feint d’ignorer en revanche, c’est que la violence appelle la violence et la haine alimente la haine.

Et à ce titre on peut vraiment dire que Benjamin Netanyahu est un moteur, semblable à une machine de propulsion d’un super tanker, qui fait tourner à plein régime la haine et la violence au Moyen-Orient et dans le reste du monde. En effet, le premier ministre sioniste voue une haine morbide pour tous les peuples de la région qu’il veut soumettre à sa botte.

Des territoires palestiniens occupés en passant par le Liban, la Syrie, le Yémen et l’Iran pour ne citer que ces pays, on ne compte plus en effet les agressions et les crimes commis par l’armée sioniste. Ces exactions répétées génèrent d’insupportables souffrances pour les victimes du bourreau israélien dont l’agressivité et l’inhumanité défraient chaque jour la chronique et dépassent le seuil de l’entendement.

En fait et pour toutes ces raisons, on est en droit de penser que le véritable cancer qui se propage n’est pas l’antisémitisme mais la politique de la terre brûlée, de la mort, la destruction et la désolation privilégiée par le Premier ministre sioniste dans l’objectif avoué de concrétiser son délire faussement messianique. Cette tumeur maligne est actuellement en métastase comme le confirme la tragédie dantesque des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie qui subissent au quotidien d’effroyables exactions au vu et au su de toute la planète.

Par son acte héroïque et courageux, le Syrien Ahmed Al-Ahmed a donné la preuve formelle que l’Islam, contrairement à ce qu’une certaine propagande sioniste veut le faire croire, est une religion de tolérance, profondément humaniste et qui traite les individus sur un pied d’égalité et ce quelles soient leur culture ou leur appartenance ethnique ou religieuse.

Ce musulman qui a sauvé des juifs donne en fait la preuve formelle que les dérives meurtrières de Netanyahu sont devenues non seulement une source de tensions permanentes et d’instabilité au Moyen-Orient mais également un danger pour ses propres concitoyens. Le premier ministre israélien gagnerait à se rendre à cette évidence et cesser de prendre les citoyens du monde pour des canards sauvages en tentant de leur faire croire qu’un concerné est obligatoirement un… imbécile encerclé…

C.B.

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