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Crise de l’UGTT : Qui peut sauver l’organisation syndicale de l’effondrement… ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Un mercredi noir pour l’UGTT qui a vécu avant-hier une journée houleuse et tendue sur fond d’un bras de fer entre Tabboubi et Ben Gaddour. Quel avenir, justement, pour l’organisation syndicale au vu de cette crise qui dure depuis 2020 ?

Jamais l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) n’a été aussi vulnérable comme elle l’est maintenant. La crise qui perdure depuis 2020, date de la tenue du Conseil national à Hammamet, a pris mercredi dernier une tournure dramatique avec un bras de fer entre le secrétaire générale, Noureddine Tabboubi, et son secrétaire adjoint, Anouar Ben Gaddour.

Un bras de fer qui tombe au mauvais moment et quelques jours avant la grève générale prévue le 21 décembre. Pis encore, certaines informations parlent même de démissions, de voitures de fonction rendues et d’échanges verbaux assez violents entre les deux blocs qui forment le bureau exécutif actuel. Quel avenir, de fait, pour l’organisation syndicale ?

Pour Habib Jerjir, dirigeant au sein de l’opposition syndicale : « Ce qui a été fondu sur un faux est faux par nature. Alors, on assiste là à l’effondrement de tout un système qui a vu le jour  lors du Conseil national tenu en 2020 à Hammmet et qui a ouvert la voix vers les deux congrès illégitimes de Sfax et de Sousse avec l’élection d’un bureau exécutif putschiste. Trois ans après, ces mêmes putschistes s’entretuent entre eux et n’arrivent pas à trouver un compromis concernant le partage du gâteau.

Et lorsque le secrétaire général adjoint, Anouar Ben Gaddour brandit la menace de la démission en hypothéquant son soutien à la grève générale du 21 décembre par la fixation d’une date précise pour le prochain congrès extraordinaire n’est qu’une manœuvre pour rester à la tête de l’organisation syndicale. Or, la principale revendication de l’opposition syndicale et de la base en général est la dissolution de l’actuel bureau exécutif et le départ de tous ses membres ».

Fuite en avant …

Selon plusieurs observateurs, la grève générale décidée par la Commission administrative réunie le 5 décembre n’est qu’une fuite en avant et une tentative d’exporter la crise profonde qui secoue l’Union générale tunisienne du travail depuis les deux congrès de Sfax et de Sousse à une date ultérieure.

A cet effet, l’activiste Salem Chérif nous a confié : « Certes, la Commission administrative et derrière le bureau exécutif ont expliqué que cette grève a été décidée en raison de la fermeture totale des canaux de concertation » et l’annulation de tous les corps civils, sociaux et syndicaux, réduisant toute possibilité de dialogue constructif, mais, en réalité, il ne s’agit, en effet, qu’une fuite en avant…

L’UGTT sous le règne de l’actuel bureau exécutif a perdu de sa notoriété et de son prestige au sein même de sa propre base syndicale. Les divisions ont même atteint le bureau exécutif actuel avec la constitution de deux blocs connus sous les noms du groupe des six conduis par le secrétaire général, Noureddine Tabboubi, et le groupe des cinq ayant comme tête de file le secrétaire général adjoint, Anouar Ben Gaddour.

D’ailleurs, ce qui s’est passé mercredi dernier à la Place Mohamed Ali montre bien la nature de ce conflit entre les deux blocs avec des échanges verbaux violents et des menaces de démission de part et d’autre.

Ajouter à cela les revendications de l’opposition syndicale qui appelle à la dissolution pure et simple de l’actuel bureau exécutif et vous avez tous les ingrédients d’un effondrement éminent de l’organisation syndicale, du moins dans sa configuration actuelle. Alors, l’avenir reste flou et le destin de l’Union générale tunisienne du travail ne peut être sauvé que par la voix de la sagesse ».

M.B.S.M.

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