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L’UGTT décrète une grève générale Les raisons profondes d’un dérapage

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

La Commission administrative de l’UGTT décidera aujourd’hui de la date de la grève générale annoncée le 30 novembre dernier depuis le Maroc par le secrétaire générale adjoint, Hfaiedh Hfaiedh. Jusqu’où peut aller ce bras de fer entre la Centrale syndicale et le gouvernement ?


Le secrétaire général adjoint de la centrale, Sami Tahri, a annoncé hier que la date de la grève générale annoncée le 30 novembre dernier par le scérétaire générale adjoint, Hfaiedh Hfaiedh, depuis le Maroc où il assistait à l’Assemblée générale de la Confédération syndicale et ouvrière du Maroc, sera fixée aujourd’hui à l’occasion de la tenue des travaux de la Commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Selon une déclaration relayée par Business news : « Cette décision découle de la montée des tensions avec les autorités tunisiennes, accusées d’ignorer les demandes répétées de l’UGTT ». Et d’ajouter : « Nous avons adressé plus de 17 correspondances aux gouvernements successifs depuis celui de Najla Bouden, sans aucune réponse », y voyant au passage la preuve d’une volonté de « refus absolu du dialogue ».

Le dirigeant syndical déplore une fermeture totale des canaux de concertation et « l’annulation de tous les corps civils, sociaux et syndicaux », signe selon lui d’une crise profonde entre les acteurs du champ social et un exécutif qui ne croit plus en les corps intermédiaires d’une façon générale », a indiqué Sami Tahri.

Selon la même source, l’UGGT revendique : « La mise en place d’un véritable dialogue social, la défense du droit de négociation collective et du droit syndical, ainsi que le refus d’une augmentation salariale marginale inscrite dans le projet de loi de finances 2026 touchant les secteurs public et privé.

Tahri qualifie cette hausse d’une « innovation inacceptable », estimant qu’elle « contourne les mécanismes de négociation et affaiblit les acquis sociaux ». Jusqu’où peut, justement, peut aller ce bras de fer entre la Centrale syndicale et le gouvernement ?

A la recherche d’une notoriété perdue …

Pour le dirigeant au sein de l’opposition syndicale, Habib Jerjir : « Il veulent nous faire comprendre (Le bureau exécutif ) que la crise de l’Union générale tunisienne du travail et le fond de problème est avec le pouvoir. Les membres du bureau exécutif oublient que la base syndicale les a rejetés pour les raisons que tout le monde connait. Défendre les libertés, c’est bien, mais non pas avec des putschistes ».

De son côté, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Noureddine Tabboubi, n’a pas hésité à confirmer la déclaration de son secrétaire générale adjoint, Sami Tahri, en indiquant : « La Commission administrative qui se réunira aujourd’hui va examiner la crise actuelle dans tous ses aspects politiques et sociales. Elle est tenue aussi à respecter les décisions prises lors de la réunion du dernier Conseil national y compris la grève générale dont elle décidera de sa date ».

Pour les observateurs, la donne est tout autre à savoir si l’UGTT dispose des moyens nécessaires pour pouvoir mobiliser la base syndicale et réussir cette grève générale. C’est du moins l’avis de l’activiste, Rached Ben Hcine, qui nous a confié : « A mon sens, l’Union générale tunisienne du travail est en train de traverser une crise profonde et cette crise est purement interne.

La base syndicale n’a plus confiance, en effet, en ses dirigeants et réclame ouvertement leurs démissions et la tenue d’un congrès extraordinaire afin d’élire un nouveau bureau exécutif. Donc, il s’agit d’une crise de confiance et de notoriété et la Centrale syndicale doit soigner ses maux avant d’engager ce bras de fer avec le gouvernement ».

M.B.S.M.

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