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Quinzième anniversaire de la Révolution tunisienne : Sommes-nous sur la bonne voie… ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Les Tunisiens célébreront demain le quinzième anniversaire de la Révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2011. Que reste, justement, de cette révolution et sommes-nous sur la bonne voie ?

« Avons-nous échoué ou, au contraire, il reste encore de l’espoir pour sauver la Révolution tunisienne ? », telle est la question qui revient sur toutes les lèvres alors que nous nous apprêtons à célébrer demain le quinzième anniversaire de la Révolution tunisienne.

Au mois de juillet 2016, Ridha Abdmouleh, docteur de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) à Paris, écrivait : « L’enthousiasme et la ferveur populaire, lors de la révolution 2011, ont cédé la place à un sentiment de mécontentement, de pessimisme et d’indifférence. Le laxisme du discours d’Ennahdha et ses alliés (la Troïka), son incapacité à gouverner le pays aussi bien à l’échelle économique que sécuritaire, l’absence de projet en synergie avec la révolution expliquent le désenchantement et l’irritation de l’opinion publique ».

Un avis partagé par la majorité des Tunisiens qui s’étaient réjouis de l’arrivée au pouvoir de Kais Saied comme cinquième président de la République post-révolution succédant ainsi à Fouad Mbazaa (Président provisoire), Moncef Marzouki (élu au suffrage indirect), Béji Caid Essebssi (élu au suffrage direct), Mohamed Ennaceur (Président par intérim), « Le 25 juillet 2021 est une date clé en Tunisie, lorsque le président Kaïs Saïed avait pris des mesures exceptionnelles, limogeant le Premier ministre, suspendant le Parlement et activant l'article 80 de la Constitution pour répondre à une crise politique profonde», nous dira l’activiste Rached Mathlouthi.

Et d’ajouter : « Cet événement constitue un tournant appuyé par des milliers de manifestants qui réclamaient la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple et un changement de régime. Le malaise social et le désespoir de la population avaient ouvert la voie vers ce changement qui rompt avec cette décennie noire qui n’avait rien apporté aux Tunisiens et fait sombrer le pays dans le chaos ». Sommes-nous pour autant sur la bonne voie ?

Des jours meilleurs …

Malgré une conjoncture internationale assez difficile et une économie nationale à la recherche de ses repères et d’une certaine stabilité, bon nombre de Tunisiens sont confiants en l’avenir.

L’universitaire Salem Chérif estime, à cet effet, que « le temps est à l’espoir. Il faut réinventer le modèle tunisien et redonner de l’espoir aux Tunisiens, notamment aux jeunes. Cela doit passer par des actions concrètes et symboliques : mettre l'accent sur les forces et les réussites, même petites ; construire des liens de solidarité et de soutien mutuel via le bénévolat et le partage d'expériences ; promouvoir des récits humains et culturels pour dépasser les traumatismes ; encourager l'action collective (éducation populaire, projets communautaires) pour créer un sentiment d'agentivité ; offrir des perspectives d'avenir en encourageant des actions positives et en s'appuyant sur des valeurs partagées (justice, dignité) plutôt que sur les promesses des puissants.

Il faut, également, une plus forte volonté politique. La Tunisie doit être dotée d’infrastructures modernes et synchrones, de ressources humaines qualifiées et de ressources financières suffisantes. Mais le plus important serait d’adopter un nouveau mécanisme permettant de favoriser le développement de toute la Tunisie.

Croissance économique soutenue, partagée et durable afin d’offrir à chacun un emploi décent et de qualité. Une croissance économique soutenue, partagée et durable permettra, en effet, d’offrir à chacun un emploi décent et de qualité.

Elle vise à éradiquer le travail indigne et à assurer une protection de tous les travailleurs. Il promeut le développement d’opportunités de formation et d’emploi pour les nouvelles générations, accompagnées d’une montée en compétences sur les emplois durables ».

M.B.S.M.

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