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Grippe hivernale : Le variant H3N2 suscite des inquiétudes

Par Hassan GHEDIRI

La baisse progressive du mercure risque d’intensifier la saison grippale en Tunisie, en favorisant une circulation plus rapide d’un variant du virus particulièrement virulent…

Des infections respiratoires aiguës de plus en plus sévères sont diagnostiquées par les médecins un peu partout dans le pays ces dernières semaines. Certains pensent que c’est dû au virus du Covid qui revient en force, d’autres associent la flambée des cas à l’émergence d’une maladie contagieuse inconnue. Il ne s’agit néanmoins ni du tristement célèbre Covid qui a fait des ravages en Tunisie, il y a cinq ans, ni d’une maladie respiratoire ignorée par les médecins.

Il s’agit du début d’une flambée épidémique provoquée par un nouveau variant de l’influenza hivernale de type H3N2. C’est nouveau, parce que c’est le H1N1 qui est connu pour être le virus le plus répandu durant la saison grippale qui démarre à l’entame de l’hiver dans l’hémisphère nord. 

En effet, les spécialistes, qui ont suivi de très près l’évolution de l’épidémie grippale dans l’hémisphère, étaient convaincus que la saison sera particulièrement intense dans les pays qui venaient de rentrer dans l’hiver. Ainsi, en Tunisie, les autorités sanitaires ont appelé à la vigilance en annonçant en novembre l’apparition du virus H3N2 et sa propagation dans notre pays.

Dans un communiqué rendu public le 27 novembre, le ministère de la Santé a affirmé que le vaccin antigrippal commercialisé dans les officines permet une couverture immunitaire contre le nouveau variant. En plus de la vaccination, il était également recommandé aux personnes immunodéprimées de prendre les précautions sanitaires relatives à l’hygiène et à la distanciation physique.

7 versions

Depuis son déclenchement dans beaucoup de pays d’Europe, l’épidémie de la grippe saisonnière ne cesse de susciter des inquiétudes liées à la virulence et la vitesse de circulation du virus H3N2. Ce variant, apparu à la fin de la l’épidémie dans l’hémisphère sud, est de type aviaire transmissible à l’homme.

Ce qui inquiète le plus chez ce variant, c’est sa capacité de muter dans 7 versions en modifiant au passage ses antigènes à même de pouvoir tromper les anticorps acquis par la vaccination. Cette particularité fait qu’aujourd’hui ce variant est le plus répandu dans les pays confrontés au pic de l’épidémie grippale.

Au Royaume-Uni, par exemple, le H3N2 domine les infections avec un taux proche de 100% tandis qu’en France, le nouveau variant met les hôpitaux sous tension en frappant durement les personnes âgées. Les médecins et les chercheurs sont presque unanimes à considérer que la saison grippale sera majeure cette année et risque même d’être plus grave que durant les années passées.

Les spécialistes expliquent que les premières inquiétudes vis-à-vis des nouvelles mutations sont apparues cet été, pendant que l'hémisphère sud traversait l'hiver et donc sa saison grippale. L'Australie avait alors enregistré un nombre record de cas, tandis qu’une augmentation de 127 % des formes graves de la grippe avait été déclarée au Brésil.

Il y a lieu de rappeler que des mutations moins graves du virus H3N2 avaient été signalées en Tunisie au cours de l’hiver dernier. Une explosion des infections respiratoires a été observée depuis le début l’automne qui a connu une chute remarquable des températures.

H.G.      

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