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Instagram, TikTok et Snapchat interdits pour les mineurs en Australie : Et si on faisait de même en Tunisie ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

L'Australie a mis en place une législation pionnière pour la protection numérique des jeunes, notamment une interdiction d'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, entrée en vigueur le 10 décembre 2025. Et si on fait de même en Tunisie ?

Les moins de 16 ans d’Australie sont officiellement interdits d’accès à de nombreux réseaux sociaux depuis mercredi dernier.

Une démarche pionnière sur le plan mondial qui vise à protéger la jeunesse des algorithmes addictifs d’Instagram, TikTok ou encore Snapchat.
Des centaines de milliers d’adolescents se sont ainsi réveillés déconnectés des applications sur lesquelles ils pouvaient passer plusieurs heures par jour.
Sans mesures « raisonnables » prises pour faire respecter la loi, les plateformes concernées risquent des amendes pouvant atteindre 28 millions d’euros (45 millions de dollars canadiens).

L’Australie devient ainsi un des premiers pays à imposer les mesures les plus radicales dans le monde face aux géants de la tech, parmi lesquels les américains Meta et Google.
« Les réseaux sociaux sont utilisés comme une arme par les harceleurs et qui sont vecteurs d’anxiété, constituent un outil pour les escrocs et, pire que tout, sont un outil pour les prédateurs en ligne », a justifié le premier ministre travailliste Anthony Albanese, à la veille de l’entrée en vigueur de la mesure, dans une déclaration relayée par le journal canadien, Le Devoir.

Addiction aux écrans, harcèlement en ligne, violence et contenus sexuels, les parents du monde entier y compris en Tunisie appellent à limiter l’accès à ces applications voire les interdire pour leurs enfants mineurs. Que pensent justement, les parents tunisiens et est-il possible d’imiter l’exemple australien ?

Le cas tunisien…

Même s’il n'y a pas d'interdiction générale de ses applications en Tunisie, les autorités judiciaires ont renforcé la lutte contre les contenus jugés immoraux ou contraires aux bonnes mœurs, entraînant des poursuites et des peines de prison pour des influenceurs ayant diffusé des vidéos indécentes. Le ministère de la Justice a ouvert des enquêtes et ordonné des actions légales pour contrer la prolifération de contenus inappropriés qui affectent négativement les jeunes utilisateurs, menant à des condamnations pour des créateurs de contenu.

Pour l’activiste, Rached Ben Hcine, : « Ce qu’a fait la Tunisie est bien, mais c’est peu au regard de l’impact de ces plateformes sur les jeunes et les moins jeunes. A mon avis, il faut faire comme l’Australie. Pour rappel, plusieurs pays ont interdit ou restreint par exemple TikTok pour des raisons de sécurité nationale (Inde, États-Unis, Canada, Australie, Taïwan), de protection des données et de sécurité des jeunes (Népal, Albanie, Jordanie, Pakistan), ou pour des raisons culturelles/politiques, avec des bans complets (Inde, Afghanistan) ou sur les appareils gouvernementaux (Europe, Australie, Canada). Ces mesures incluent des interdictions totales, des restrictions d'âge, ou des blocages sur les téléphones officiels, reflétant des craintes d'espionnage par la Chine, de désinformation et d'impact sur la santé mentale ».

Idem pour, Hanene Ben Hédi, parente, qui nous a confié : « A voir le nombre des téléphones qui circulent entre les mains des enfants et des mineurs, il y’a de quoi s’inquiéter non seulement pour leur santé, mais aussi pour leur éducation et leur équilibre mental. Il faut, alors, faire quelques choses quitte à interdire l’accès à ces plateformes qui façonnent la personnalité des futures générations à leur manière.

Toutes les études le disent et le confirment, les réseaux sociaux présentent des menaces sérieuses pour les mineurs, incluant le cyber harcèlement, l'exposition à des contenus inappropriés (violence, pornographie), les risques de sextorsion et de rencontres avec des prédateurs, ainsi que des impacts négatifs sur la santé mentale (anxiété, dépression, troubles du sommeil) liés à une utilisation excessive et à une image corporelle irréaliste. Les pouvoirs publics ont, alors, le devoir d’intervenir en promulguant des lois interdisant aux mineurs l’accès à ces réseaux sociaux ».

Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

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