Les États-Unis ont une énième fois imposé leur veto, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans la bande de Gaza, proposée par les dix membres non permanents du Conseil. C'est la sixième fois depuis le début de l’offensive sioniste contre la bande de Gaza que Washington bloque une telle initiative, arguant que la résolution est "contreproductive".
À maintes reprises, le Conseil de sécurité a tenté d’adopter des résolutions condamnant les crimes de guerre, l’expansion coloniale, les bombardements indiscriminés ou encore les violations flagrantes du droit international humanitaire commises par l’entité sioniste. Pourtant, chaque fois qu’une lueur d’espoir semblait poindre pour rappeler à l’ordre un occupant qui se croit au-dessus des lois, le veto américain tombait comme une épée de Damoclès. Ce geste répété a vidé de sa substance la notion même de communauté internationale et a révélé l’énorme hypocrisie qui gangrène l’ordre mondial.
L’usage systématique du veto par Washington ne peut être perçu autrement que comme une complicité directe dans les crimes commis. Empêcher le Conseil de sécurité de condamner ou de sanctionner l’entité sioniste équivaut à lui donner un feu vert permanent pour poursuivre ses politiques d’occupation, de colonisation et d’apartheid. Comment, dans ces conditions, parler encore de “droit international” alors que ce dernier se plie aux caprices d’une puissance qui instrumentalise l’ONU pour protéger ses alliés ? La conséquence est claire : l’entité sioniste agit en toute impunité, sachant qu’aucune résolution contraignante ne pourra être adoptée contre elle.
L’attitude américaine mine également la crédibilité de l’ONU auprès des peuples. Comment demander à des nations respectueuses de la légalité internationale d’honorer leurs obligations quand un État, par son simple veto, peut piétiner la volonté de la majorité des membres de la communauté internationale? Cette situation a transformé l’ONU en un théâtre d’ombres, où les débats se multiplient mais où les décisions justes n’aboutissent jamais. Le message envoyé est destructeur : la justice internationale n’existe pas pour tous, mais seulement pour ceux qui ne s’opposent pas aux intérêts des puissants.
Au-delà du conflit israélo-palestinien, l’usage abusif du veto américain constitue un dangereux précédent pour la gouvernance mondiale. Il légitime la loi du plus fort et consacre l’inégalité entre les États. Lorsque la Russie use de son veto pour protéger ses alliés ou ses propres interventions, l’Occident crie au scandale et dénonce une atteinte à la légalité internationale. Mais quand il s’agit de l’entité sioniste, le silence, voire la justification, deviennent la règle. Ce deux poids, deux mesures alimente un profond sentiment d’injustice et de méfiance vis-à-vis de l’ordre international, poussant plusieurs nations à chercher des alternatives hors du système onusien.
La question qui se pose aujourd’hui est donc la suivante: l’ONU peut-elle encore jouer son rôle? Si l’organisation reste prisonnière du veto américain, elle sera condamnée à l’impuissance et à la perte totale de sa légitimité. Les peuples, notamment dans le monde arabe et en Afrique, n’y voient déjà plus qu’un instrument au service des puissances occidentales. L’incapacité du Conseil de sécurité à protéger les Palestiniens, malgré des décennies de massacres, d’occupation et de spoliation, illustre de manière tragique cette faillite.
Il est urgent de réformer en profondeur le système des Nations Unies, en particulier le droit de veto. Aucun pays ne devrait avoir le pouvoir de bloquer la volonté de la majorité de la communauté internationale. Sinon, le Conseil de sécurité ne sera plus qu’un conseil d’injustice, un mécanisme de légitimation de la domination.
L’Histoire jugera sévèrement les États-Unis pour avoir transformé le Conseil de sécurité en un outil de protection des crimes de l’entité sioniste. Mais elle jugera aussi l’ensemble de la communauté internationale si elle reste spectatrice de cette dérive. Les grandes puissances peuvent tenter d’imposer leur loi, mais elles ne pourront pas éternellement étouffer les aspirations des peuples à la justice, à la dignité et à la liberté.
En définitive, le veto américain en faveur de l’entité sioniste n’est pas seulement une entrave à la paix au Proche-Orient. C’est une menace directe contre la paix internationale, contre l’égalité des nations et contre l’avenir même de l’ONU. Tant que ce système persistera, les espoirs placés dans l’organisation ne seront que des illusions, et le droit international demeurera un slogan creux, foulé aux pieds par ceux-là mêmes qui prétendent en être les garants.
J.H.