contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Suspension du système du tiers payant : Le ras-le-bol des pharmaciens, la détresse des malades

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Réuni jeudi dernier en urgence, le bureau exécutif du SPOT a décidé de suspendre le système du tiers payant pour les assurés de la CNAM à partir du 8 décembre prochain. Et même si cette crise ne date pas d’aujourd’hui, à quand une solution radicale à ce problème ?

Dans un communiqué par l’agence officielle TAP, le syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) a annoncé qu’il a été décidé «de cesser la délivrance des médicaments pris en charge par la CNAM jusqu’au règlement des dettes de la Caisse envers les pharmaciens».

Le syndicat a également appelé également à «clarifier le cadre juridique régissant le fonctionnement des officines, à prendre des mesures urgentes pour sauver la distribution des médicaments et à prévoir un financement exceptionnel pour la CNAM dans la loi de finances 2026 ».

Selon le syndicat, toute la chaîne du médicament — fabricants, Pharmacie centrale, grossistes et officines — se trouve désormais au bord de l’effondrement. De ce fait, les pharmaciens, notamment ceux des zones intérieures et des régions prioritaires, se disent incapables de poursuivre la délivrance des médicaments en raison de «pressions financières étouffantes».

La rupture du tiers payant pourrait ainsi priver des milliers de citoyens de leur accès aux soins, alerte le syndicat. Et même si le bureau national du SPOT affirme rester ouvert à toute initiative sérieuse et responsable susceptible d’apporter des solutions urgentes et durables, garantissant à la fois la dignité des pharmaciens, les droits des patients et la stabilité du système de santé, pour certains experts, cette crise qui perdure depuis 2011 et s’est aggravée au fil des années, ne peut-être résolue que par des solutions radicales visant à sauver tout le système de la sécurité sociale en Tunisie.

Réforme urgente …

En attendant des réformes structurelles profonde, les experts estiment que les mesures prévues par la Loi des finances pour l’exercice de l’année 2026 sont insuffisantes, «les réformes décidées dans le cadre du budget de 2026 visant à sauver le système de la sécurité sociale en Tunisie ont pour objectif de résoudre des déséquilibres financiers majeurs, avec des mesures récentes incluant une contribution solidaire exceptionnelle de 0,5 % sur les salaires en 2026 et 3 % sur les entreprises pour financer les caisses», nous dira, l’expert, Mohamed Salah JENNADI.

Et d’ajouter : «en attendant des réformes structurelles profonde, les priorités doivent inclure l'élargissement de la couverture sociale, l'amélioration des services dont le remboursement de la CNAM), la rationalisation des dépenses, l'adaptation des plafonds de couverture». Jennadi nous, en outre, indiqué : «l’ajustement des plafonds de remboursement de la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) par rapport au SMIG et à l'inflation pour équilibrer les coûts, est devenue une urgence.

Il faut également accélérer la généralisation de la carte électronique «Labess» et la réduction des délais de traitement des remboursements (objectif : 15 jours) pour améliorer l'accès aux soins ».

Selon aussi, l’expert, Mohamed Salah Jennadi : «la crise de la CNAM ne se limite pas aujourd’hui à ses difficultés financières avec les pharmaciens, mais aussi au grand public.

Le grand public reproche, en effet, ) la CNAM son manque d’organisation, le plafonnement trop limité des remboursements, le non prise en charge de certaines maladies et explorations, et surtout les mauvaises conditions d’accueil dans les services de la CNAM. L’image de la CNAM prend dans ce contexte l’allure d’une institution impopulaire qui met en avant ses intérêts et se démarquant ainsi de l’éthique de solidarité ».

M.B.S.M.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869