A quelques jours de l’ouverture officielle, le 13 décembre, les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) continuent à révéler leurs secrets. Tant de belles surprises sont à l’affiche de cette édition dont le budget est estimé à 3.8 millions de dinars.
« Retour aux sources », ou « A la lumière des principes fondateurs » ou « Sur les traces des pères fondateurs » tel pourrait être le slogan de cette 36ème édition des Journées cinématographiques de Carthage qui aura lieu du 13 au 20 décembre courant.
Orchestrée par l’universitaire, critique de cinéma et scénariste Mohamed Tarek Ben Chaabane, cette édition se caractérise par un vrai retour aux sources et aux fondements de cette manifestation créée en 1966 avec comme objectif mettre en avant les cinémas africains et arabes et offrir aux cinéastes africains et arabes une plateforme professionnelle de diffusion et de promotion de leurs films. Outre les films, tant d’hommages à des cinéastes africains sont annoncés.
Lors d’un point de presse, tenu hier à la Cité de la culture, le comité d’organisation a révélé quelques axes de sa philosophie de cette édition. Au-delà du programme de différentes sections et surtout de la compétition officielle, qui é été révélé depuis quelques jours et qui a été déjà publié sur les colonnes de notre journal, le directeur de l’édition a fait savoir que tout en restant fidèles à ces cinémas arabes et africains qui sont le cœur battant de la manifestation, le festival s’ouvre cette année sur d’autres cinémas comme le cinéma arménien connu pour son langage poétique et philosophique, le cinéma de l’Amérique latine connu pour son engagement, sur le cinéma espagnol connu par sa richesse et variété thématique et le cinéma philippin qui a vu émerger ces dernières années une nouvelle génération qui s’est imposée à l’échelle internationale.
Pour la soirée d’ouverture, le directeur de l’édition a noté qu’elle portera le souffle de Ziad Rahbani, cet artiste exceptionnel qui vient de quitter ce monde, promettant les médias qu’elle sera une belle surprise pour le public.
La Palestine encore et toujours
Outre le film d’ouverture « Palestine 36 » de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir qui sera présente avec son équipe artistique, les JCC accordent une place de choix dans sa programmation à la Palestine. Une nouvelle sélection des films produits et soutenus par le Fonds Masharawi, ce fonds lancé par le réalisateur palestinien Rashid Masharawi pour filmer Gaza et raconter ses récits sous les bombardements quotidiens de l’armée sioniste, sera projeté. Le public découvrira ainsi « De tout petits rêves », « Les rêves de Farah et Zahra », « Le vœu », « Des couleurs sous le ciel », « Le clown de Gaza », « Hassan », « Histoires inachevées » et « Gaza vers l’oscar ».
Trois films tunisiens restaurés « Caméra arabe » de Férid Boughedir, « La noce » du Collectif Nouveau Théâtre de Tunis et « L’homme de cendres » de Nouri Bouzid sont également au programme de cette édition qui propose également une section portant sur les questions environnementales et écologiques. « Cinéma Vert » ainsi s’intitule ce mini-programme qui propose « Les enfants de Fatma » de Abdelhamid Bouchnak (Tunisie), « Une mémoire d’arbre » de Wassim Tanios (Liban), « La colline aux serpents » de Joëlle Abou Chabké (Liban), « The earth weavers » (Les tisseuses de la terre) de Rima Kaddissi (Liban) et « L’arbre de l’enfer » de Raed Zeno.
Les JCC exploreront également la relation et les nouvelles technologies, offrant à voir différentes expériences de films réalisés avec la Réalité virtuelle (VR). Au programme : « Origen », doc- Interactif VR, « Moins de 5G de Safran », « Les mimistoires », « Jack et Flo », « Bloom » et « Si vous voyez un chat ».
Ce point de presse qui a été apporté pour apporter plus d’éclairages sur la programmation déjà annoncée a été une occasion pour soulever également certains détails tels que l’esthétique et la propreté de la ville, tout au long de la manifestation, la nécessité d’établir un bureau permanent des JCC pour faire le suivi tout au long de l’année des nouveautés, la préservation de la mémoire de cette manifestation…
La célébration en 2026 du 60ème anniversaire de ce rendez-vous phare a été également évoquée par les journalistes qui ont mis l’accent sur la nécessité de commencer les préparatifs dès janvier 2026.
Imen.A.
Budget estimé à 3.8 millions de dinars
Le responsable du Centre National du Cinéma et de l’Image Chaker Chikhi a fait savoir lors de son intervention que le budget de cette édition est estimé à 3.8 millions de dinars, soulignant qu’il connaît une légère hausse par rapport à l’année dernière, précisant que le CNCI accorde 3 millions de dinars et que 650 mille dinars proviennent des sponsors alors que le reste provient de vente des billets. Il a également noté que le fonds de soutien des salles de cinéma sera relancé en 2026, après presque trois de suspension, ce qui permettra aux propriétaires de ses salles à assurer les services de maintenance et de rénovation nécessaires.
Les jurys
- Jury de la compétition officielle des longs métrages fiction
Najwa Najjar Présidente du jury - Écrivaine et réalisatrice (Palestine)
Jean-Michel Frodon - Critique de cinéma (France)
Lotfi Achour - Réalisateur et producteur (Tunisie)
Kantarama Gahigiri - Scénariste et réalisatrice (Rwanda)
Lotfi Bouchouchi - Réalisateur et producteur (Algérie)
- Jury de la compétition officielle des courts- métrages et de Carthage Ciné Promesse
Hikmat Al-Beedhani - Président du jury cinéaste et professeur (Irak)
Bassirou Niang - Critique de cinéma et poète (Sénégal)
Elias Khlat - Réalisateur et Producteur (Liban)
Nadia Raïs - Artiste visuelle et réalisatrice(Tunisie)
Sara Suleiman - Réalisatrice et chercheuse (Soudan)
- Jury de la compétition officielle de la Première Œuvre Tahar Cheriaa
Mariam Naoum - Présidente du jury - Scénariste (Egypte)
Ibrahim Letaief - Réalisateur et producteur (Tunisie)
Salam Zampaligré – Réalisateur (Burkina Faso)

