contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Chirurgie reconstructrice : Une découverte tunisienne qui redessine les mâchoires

Par Hassan GHEDIRI

C’est une nouvelle technique opératoire « abordable » développée par une chirurgienne tunisienne qui vient renforcer l'arsenal thérapeutique de la reconstruction faciale dans le monde… 

Dans le domaine de la chirurgie maxillo-faciale en Tunisie, c’est-à-dire la spécialité qui prend en charge les maladies et les traumatises des mâchoires et du visage, docteur Imen Mehri Turki s’impose comme une référence incontestable grâce à ses techniques inédites qui sont en train de révolutionner la chirurgie reconstructrice dans le monde. Après son « coup palmé » et son « double menton », les deux techniques ayant permis de réparer des malformations faciales très répandues dans le monde, grâce à des méthodes chirurgicales originales qui garantissent un résultat esthétique irréprochable, Dr Imen Turki a jouté une nouvelle technique au répertoire de la chirurgie reconstructrice dans le monde. Motivée par la quête d’une solution moins complexe, plus fonctionnelle esthétiquement, plus satisfaisante et financièrement plus abordable pour les patients ayant accidentellement endommagé leur mâchoire inférieure, généralement suite à la chirurgienne maxillo-faciale, elle a passé deux longues décennies à peaufiner sa technique surmontant dans la foulée beaucoup d’obstacles techniques pour enfin mériter une reconnaissance internationale. Sa technique réparatrice qui permet la reconstruction du visage malformé ou déformé a été présentée dans un article publié en 2024 dans une prestigieuse revue diffusée par Springer Nature, qui est l’une des plus grandes maisons d’édition académiques au monde. 

Contrairement aux techniques classiques employées jusqu’ici qui nécessitent généralement des blocs opératoires hautement équipés, Dr Imen Tuki considère que sa technique peut être utilisée dans des conditions plus modestes, et ce, sans aucunement compromettre la sécurité du patient ni la qualité du résultat. Se démarquant par sa simplicité relative, son coût réduit, elle s’adapte très bien aux pays dépourvus de structures hospitalières assez développées, estime la spécialiste. Une précision extrême et une connaissance approfondie de l’anatomie sont essentielles, note toutefois Dr Turki, car ce type de chirurgie touche une zone sensible, riche en vaisseaux sanguins et en nerfs, rendant sa réalisation très délicate, même pour les chirurgiens les plus expérimentés.

La technique offre, en effet, aux chirurgiens maxillo-faciaux une meilleure alternative dans le cas où l’os de la jambe ne pourrait pas être utilisé ou bien encore quand l’intervention se fait dans des circonstances microchirurgicales très particulières. L’os de la jambe ainsi que d’autres types de greffes microchirurgicales qui sont souvent coûteuses, complexes et plus risquées pour le patient, se trouvent alors substitués par un fragment d'os de la clavicule (lambeau ostéoclaviculaire). Au-delà de l’efficience pratique et scientifique de cette technique, Dr Turki pense que c’est également et surtout l’aspect humaniste qui mérite d’être mis en avant, parce que, note-t-elle, cette solution est moins compromettante, accessible et plus efficace, surtout dans les régions où les ressources médicales sont limitées. L’innovation a déjà suscité un vif intérêt au sein de la communauté médicale et plusieurs centres de recherche et hôpitaux de référence commencent à s’y intéresser de près, en vue de l’adopter.

H.G.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869