Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Alors que l’Italie et l’Espagne ont envoyé une frégate militaire pour escorter la flottille Soumoud en route vers Gaza, tout laisse penser que le monde ne restera plus les bras croisés face au banditisme caractérisé des sionistes ?
Après des attaques de drones en pleine mer sur la flottille pour Gaza, l’Italie et l’Espagne ont annoncé, mercredi dernier, l’envoi de navires militaires, présents dans la même zone, pour d’éventuelles opérations de secours. Le ministre de la Défense italien, Guido Crosetto, a été le premier à annoncer l’envoi d’une frégate militaire pour «d’éventuelles opérations de secours» à la flottille propalestinienne pour Gaza, qui affirme avoir été attaquée dans la nuit au large de la Grèce, rapporte une dépêche de l’AFP.
La décision intervient à la lumière des récentes attaques contre plusieurs navires du convoi, y compris la dernière attaque tard mardi dernier lorsque des activistes ont signalé « au moins 13 explosions », tandis que des drones ou des avions ont largué « des objets non identifiés » sur au moins 10 bateaux. Interrogé à ce sujet, l’avocat Me Houssem Eddine Ben Atiya nous a confié : « C’est au nom du droit international que l’Italie et l’Espagne ont agi. La Flottille Global Soumud est, en effet, une mission humanitaire pacifique et non-violente, qui respecte le droit international, lequel stipule dans la décision provisoire de la CIJ (Cour internationale de justice) qu'aucun pays ne peut entraver l'aide humanitaire destinée à Gaza.
D’ailleurs, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré mardi dernier à l'Assemblée générale des Nations unies à New York que le gouvernement espagnol exige que le droit international soit respecté et que le droit de ses citoyens de naviguer en toute sécurité en Méditerranée soit respecté. Faut-il encore que l’entité sioniste l’entende de cette oreille. En effet, tout laisse croire que les Israéliens vont continuer cette fuite en avant tant qu’ils sont soutenus par les Américains». Assisterons-nous, alors, à un affrontement militaire si par malheur Israël s’attaque directement à la flottille ?
Flou…
Selon notre interlocuteur du jour, en l’occurrence Me Ben Atiya : « Je pense que les Sionistes vont se contenter de ces aces d’intimidation. Ils savent que faire des victimes parmi les activistes occidentaux aura un impact grave sur l’opinion publique internationale ». Y a-t-il, alors, un moyen pour stopper ce génocide ? Pour Me Atiya : « Suite au projet coprésidé par la France et l’Arabie saoudite ayant abouti à la reconnaissance de l’Etat de Palestine, notamment par dix puissances occidentales, on se dirige maintenant vers un deuxième stade proposé toujours par les Français et les Saoudiens. Il s’agit de la mise en place d’une « force de stabilisation ».
Mais les détails de cette proposition suggèrent qu’une telle intervention ne serait pas principalement destinée à protéger les Palestiniens du régime israélien, mais plutôt à surveiller la résistance palestinienne et à rétablir le cruel statu quo ante d’avant-octobre 2023, avec l’enfermement du peuple palestinien et son anéantissement lent et systématique.
De son côté, Craig Mokhiber, avocat international spécialisé dans les droits de l'homme et un ancien haut fonctionnaire des Nations unies, nous rappelle qu’en vertu des Conventions de Genève, de la Convention sur le génocide et d’autres sources de droit, les États sont légalement tenus de faire face à de telles atrocités. Le droit international exige une intervention, l’État de Palestine a invité à intervenir et la société civile palestinienne a lancé un appel en faveur d’une intervention. Mais peu d’États ont rempli cette obligation solennelle, tandis que le Yémen, sous le régime d’Ansar Allah, a été impitoyablement attaqué par les forces américaines pour l’avoir fait, et que le génocide a pu se poursuivre sans relâche pendant près de deux ans.
Ainsi, un mandat multilatéral pourrait fournir la couverture juridique, politique et diplomatique dont la plupart des États auraient besoin pour participer à une intervention ».
M.B.S.M.