Quand on lui avait demandé lequel des deux candidats en lice aux élections présidentielles américaines de 1960 à savoir Kennedy et Nixon il préférait, le leader cubain, Fidel Castro a répondu de manière très cocasse et un brin narquoise. Il a déclaré en effet qu’on ne peut faire la différence entre une paire de chaussure enfilée par la même personne. Plus exactement, le leader « Maximo » pense que l’Amérique est gouvernée par une seule mouvance politique à savoir le « parti sioniste » qui dispose de deux ailes en l’occurrence l’aile républicaine et l’aile démocrate. La première représente le « sionisme radical » et la deuxième incarne l’alter-ego de la première mais en version un tantinet plus « soft ». L’une et l’autre se ressemblent donc comme deux gouttes d‘eau puisqu’elles partagent les mêmes affinités, servent les mêmes objectifs et adoptent les mêmes stratégies. La seule différence entre les deux et elle est infime, réside dans le fait que la version « soft » accorde au président étasunien une « petite marge de manœuvre ». L’analyse du leader de la révolution cubaine est d’une redoutable perspicacité. En deux mots ou plutôt jeu de mots habiles, Fidel Castro a décodé et dressé avec une grande clairvoyance le portrait robot du système politique prévalant outre Atlantique. Fidel Castro ne croyait pas si bien dire car la politique américaine et cela n’est un secret pour personne est sous l’emprise implacable et le contrôle direct du lobby sioniste. C’est ce qui explique d’ailleurs le soutien indéfectible et inconditionnel des Etats-Unis à Israël et ce, malgré les effroyables exactions et les crimes atroces perpétrés par l’armée sioniste contre les populations civiles palestiniennes.
La moindre critique envers Israël, fut-elle amplement justifiée et corroborée par des preuves formelles et indiscutables est perçue par l’administration américaine comme un acte intolérable susceptible de déclencher à l’encontre de son auteur de dures représailles voire plus. Le président colombien qui s’est distingué par son courage inouï lors de la récente Assemblée générale de l’ONU vient d’en faire les frais. L’administration américaine a annoncé, en effet, vendredi dernier la révocation du visa de Gustavo Pedro accusé par le Département d’Etat US d' « actions téméraires et incendiaires » lors d'une manifestation pro-palestinienne à New York. Le chef d’Etat colombien de gauche connu pour son franc parler a commis en fait un « crime de lèse-majesté ». Il a osé crier tout haut ce que beaucoup de ses pairs dans le monde pensent tout bas. Il a fait preuve d’un courage inouï en réitérant lors de cette manifestation pro-palestinienne newyorkaise l’appel saisissant qu’il avait lancé du haut de la tribune onusienne visant la création « d’une armée de sauvetage du monde qui aura pour première tâche de libérer la Palestine ». Excédé par les crimes de guerre sioniste et horrifié par l’obstination morbide de Netanyahu à poursuivre ses génocides dans les territoires occupés, Gustavo Pedro a, en fait, lancé un véritable cri de détresse à l’adresse de la communauté internationale pour l’inciter à intervenir afin de mettre un terme à ces tuerie de masse.
« Obéissez à l’humanité pas à Trump » a d’ailleurs déclaré en substance l’intrépide Gustavo Pedro dont les propos fracassants et d’un réalisme à tout crin sonnent comme un cri d’alarme et du cœur visant à secouer les léthargies et éveiller les consciences. Des propos qui ont été très mal perçus bien évidemment par les dirigeants américains car ils pourraient déclencher la première étincelle d’une révolte planétaire contre l’hégémonie américaine et partant, constituer une sérieuse remise en question voire une menace pour l’impunité dont jouit l’entité sioniste à l’ombre de son indéfectible protecteur étasunien. Gustavo Pedro ne sera donc plus autorisé à fouler le territoire américain. Ah la bonne affaire ! Les hommes de principe, épris de justice et réellement libres peuvent bien s’en accommoder. Libres de dénoncer et de critiquer les diktats ubuesques servant un fascisme sioniste sans foi ni loi. Libres de plaider en faveur du droit et d’un ordre international fondé sur les valeurs universellement admises et reconnues. Un ordre mondial résolument plus humain où les plus vulnérables ne seront pas jetés en pâture aux prédateurs et déshumanisés. Un ordre mondial plus équitable fondé sur la cohabitation heureuse entre les nations, les cultures et les religions et privilégiant la résolution des différends par la voie politique. Cet ordre mondial idyllique peut devenir une réalité palpable pour peu que la communauté internationale dans sa diversité plurielle s’y mette et agisse en conséquence afin d’accélérer son émancipation et forcer son destin commun…
C.B.