Par Chokri Baccouche
Le coût de la guerre à Gaza est exorbitant pour l’entité sioniste qui cumule les revers et les déboires. 2024 restera gravée dans l’histoire économique d’Israël comme l’une de ses pires années. La croissance du PIB par habitant a été négative pour la seconde année consécutive, les principaux moteurs de croissance israélienne (exportations et investissements) se sont effondrés, les prix au détail sont montés en flèche et le déficit public a atteint des proportions démesurées.
Les répercussions du conflit ont impacté pratiquement tous les secteurs. Le tourisme, l’agriculture et le bâtiment en ont été particulièrement affectés. La croissance est devenue une des victimes collatérales de cette sordide guerre multifront que mène le Néron du Moyen-Orient, Netanyahu, depuis plus de deux années consécutives. Les signes inquiétants se multiplient.
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de réviser à la baisse ses nouvelles prévisions, beaucoup plus pessimistes que celles évoquées par Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances. Le déficit budgétaire a atteint 8,5 % du PIB en 2024, soit près de deux fois plus qu’une année auparavant, alors que le Trésor table sur 6,6 %.
A ces contre-performances économiques il faut ajouter bien évidemment les dépenses militaires faramineuses qui pulvérisent tous les records. A mesure que la clique extrémiste du gouvernement Netanyahu accroît son agressivité vis-à-vis de ses voisins, la facture s’alourdit, mettant encore plus à mal une économie en berne. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale rajoute une bonne couche aux heurts et malheurs du Premier ministre israélien qui subit de plein fouet les effets pervers de son délire expansionniste et sa folie des grandeurs entraînant, du coup, son pays dans les tourments de l’incertitude et du chaos. En raison de son obstination morbide à poursuivre la guerre, la seule alternative qui lui reste pour rester au pouvoir et échapper à la justice de son pays qui l’attend de pied ferme au premier coin de la rue, Netanyahu s’est mis à dos pratiquement tous les alliés occidentaux qui le tiennent pour responsable d’un effroyable génocide. La récente reconnaissance de l’Etat palestinien par de nombreux pays occidentaux est un autre camouflet magistral infligé au Premier ministre israélien, désormais traité comme un paria et mis au ban de la communauté internationale.
En réaction à la terrible crise humanitaire à Gaza, transformée par Netanyahu comme arme de guerre, les investisseurs étrangers en Israël sont de plus en plus tentés de plier bagage sans demander leur reste. C’est ainsi que le Fonds pétrolier norvégien a accéléré ses cessions. Le nombre d’actions israéliennes qu’il détient a diminué en effet d’un tiers cet été. Pis encore, l’intensification des attaques sur Gaza a fait plonger ces derniers jours la Bourse de Tel-Aviv, poussant le patronat israélien à tirer la sonnette d’alarme. Le capital étant lâche par essence, de nombreuses entreprises opérant notamment dans le domaine pointu des technologies, considérées comme l’épine dorsale de l’économie israélienne, quittent massivement le pays. Normal, le business ne peut s’accommoder avec la politique guerrière et génocidaire de Benjamin Netanyahu qui est en passe de conduire son pays droit dans le mur pour réaliser son rêve faussement messianique et servir ses intérêts strictement personnels.
Bref, on peut dire que la vie dans l’entité sioniste est loin d’être un long fleuve tranquille.
En plus de la communauté internationale qui ne le porte plus en odeur de sainteté, Netanyahu, qui s’est mis à dos une frange très importante de la population israélienne, voit sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin. De plus en plus poussé dans ses derniers retranchements, il pourrait être tenté, connaissant la nature éminemment agressive de l’homme, de jouer son va tout dans l’espoir hypothétique de renverser la vapeur et sortir du mauvais pas. L’hypothèse la plus plausible dans ce cas et qui ne sera pas du tout surprenante du reste est que Netanyahu attaque de nouveau l’Iran avec l’accord et le soutien bien évidemment de ses sponsors et protecteurs américains. Téhéran, qui s’est bien préparé pour cette éventualité, va bien sûr riposter et faire mal à l’agresseur israélien comme cela a été le cas lors de la « première manche » de la guerre éclair ayant opposé les deux pays il y a quelques mois.
On pourrait penser a priori à un acte suicidaire de la part de Netanyahu, mais il n’est pas exclu que le machiavélique Premier ministre sioniste qui n’a, désormais, plus rien à perdre, exploite la probable riposte douloureuse de l’Iran pour justifier le recours à l’arme nucléaire tactique afin de mettre à genoux le régime des mollahs qui s’érige actuellement en obstacle à ses ambitions expansionnistes et hégémoniques démesurées.
Une telle perspective n’est pas du tout à écarter car, en désespoir de cause et comme il l’a prouvé à maintes reprises, le trublion Netanyahu est capable du pire. Après avoir semé le chaos et la désolation au Moyen-Orient, le génocidaire Netanyahu pourrait logiquement être le vecteur d’une troisième guerre mondiale nucléarisée aux conséquences incalculables pour l’ensemble de l’humanité.
La menace est d’autant plus à prendre au sérieux que l’humanité a affaire à un fou, prêt à tout pour sauver sa peau et ce qui reste d’une longue carrière politique marquée par une série impressionnante de carnages et de méfaits dont les Palestiniens sont les premières victimes expiatoires…
C.B.