Par Wahid Smaoui
Après la parenthèse mondialiste et dans le cadre du deuxième lot de cette reprise, deux prééminents derbies, ST-EST et USM-ESS, ambitionnent de sublimer le ronron habituel de notre compétition locale. Outre un aventureux déplacement cabiste à Ben Guerdane.
Et revoilà un antagonisme tunisois depuis toujours sujet aux commentaires les plus excentriques, ayant pris ces deux dernières saisons une dimension scabreuse au vu des épisodes litigieux à l’envi qui ont émaillé les duels entre les deux rivaux, entendons certains matchs du championnat mais surtout les finales de coupe de Tunisie et de supercoupe de l’exercice écoulé. Et dans tous les cas de figure, c’est le ST qui a vitupéré contre l’arbitrage, le plus souvent à raison comme le prouve le gel des activités de la plupart des hommes en noir incriminés. C’est donc sous le signe d’une revanche à prendre sur une déveine aux dards cabalistiques que les Beylicaux appréhendent cette «belligérance», alors que pour les Sang et Or, il s’agit de prouver que l’ascendant dont ils se prévalent fichtrement ne relève guère de la fortuité ou d’une quelconque perche sibyllinement tendue. Il faut avouer qu’ils en ont pour l’heure «les moyens» au vu d’un effectif libéralement fourni, relativement aux challenges nationaux, par rapport à une écurie stadiste désespérément éviscérée ces derniers temps, mais que l’aplomb, la crânerie et la vaillance peuvent transcender jusqu’aux tours de force les plus babyloniens.
Le carrousel du Sahel …
Tout aussi costaude s’annonce l’explication du Ben Jannet, elle aussi drapée dans son costard de derby avec tout ce que celui-ci peut charrier comme aiguillon de surpassement, sentiment de fierté et de gloire frisant parfois la gloriole et l’infatuation. Aussi bien pour l’USM que pour l’ESS, l’issue du match aura inexorablement d’horrifiants contrecoups, les Bleus en tant que maîtres de céans, un avantage à ne brader en aucune manière au risque d’essuyer le courroux d’un public de plus en plus impatient de voir ses favoris empiler les victoires. Car s’il est vrai que les Ribatiens sont, avec l’ESZ, l’EST et le ST, encore invaincus, ils n’ont moissonné qu’un seul succès jusqu’ici contre trois parités dont au moins deux seront irréductiblement pénalisantes, notamment lors du décompte final. C’est dire qu’une victoire, de surcroît dans l’un de nos derbies les plus épicés, les requinquera au plus haut point. La situation est encore plus effarouchante côté étoilé. Pointant à une miséreuse antépénultième place au classement, n’ayant engrangé son premier succès que lors de la dernière ronde, l’ESS risque un double préjudice en cas de nouveau mécompte, la sanction arithmétique en premier lieu mais surtout, le calvaire de devoir affronter un public désormais soupe au lait. Et c’est tout naturellement Lassaâd Dridi, décrié depuis l’exorde de la saison par un large pan des supporters, qui serait, sportivement parlant, voué aux gémonies et mis au pilori.
Piètrement accoutré de sa place de lanterne rouge, tenu de sillonner longitudinalement tout le pays, le CAB négocie un bien malcommode déplacement à Ben Guerdane. Avec dans leur gibecière seulement deux pitoyables points, encore en quête d’une première victoire, les Requins du Nord, lourdement sanctionnés suite à la balourde imbécillité commise par un goujat qui ne représente en rien le club, s’escrimeront à faire chatoyer de nouveau un honneur malgré eux galvaudé. Une aspiration avec laquelle les Sudistes ne sont nullement près de transiger, notamment dans leur 7 Mars fétiche.
W.S.