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Création de l’emploi, promotion de l’investissement : La voie de salut aux yeux des experts

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Recrutements, régularisation de la situation des contractuels et augmentation des salaires et des pensions de retraite, telles sont les mesures phares prévues dans le projet prévues dans le projet de loi des finances de 2026 pour stimuler l’emploi…


« Avoir un travail décent et bien rémunéré et réduire le chômage », est l’objectif fixé par le gouvernement en présentant son projet de loi des finances pour l’exercice de l’année 2026. Un projet de loi qui fait de l’emploi une priorité en incitant les deux secteurs privé et public à adhérer dans les efforts consentis par l’Etat afin de stimuler l’emploi.

Le gouvernement souligne, en effet, que le budget 2026 vise à stimuler l’emploi, notamment à travers l’ouverture de nouveaux recrutements dans la fonction publique, en priorité pour les diplômés de l’enseignement supérieur au chômage depuis longtemps. Le texte prévoit également la régularisation de la situation des agents contractuels et des ouvriers des chantiers, toutes catégories confondues, ainsi que l’intégration progressive des enseignants suppléants et des instituteurs remplaçants.

L’article 14 du projet de loi introduit également une hausse des salaires et des pensions de retraite dans les secteurs public et privé, au titre des années 2026, 2027 et 2028.

Au vu, de fait, de la conjoncture actuelle, certains analystes appellent à accompagner ces mesures par des avantages notamment au profit du secteur privé et allouer les fonds nécessaires pour relancer le recrutement dans le secteur public.

A cet égard, l’expert en économie et en finances, Mohamed Salah Jennadi, nous a confié : « Nous sommes face à une formule très simple en apparence, mais complexe et compliquée dans la pratique. Le gouvernement veut faire de l’emploi sa grande priorité. Pour ce faire, il doit avoir les moyens de sa politique. Pour le sec teur pub lic, il faut avoir des fonds pour recruter et régulariser les contractuels. Pour le secteur privé, il faut inciter les entreprises à investir.

Dans les deux cas, il faut des mesures concrètes comme l’assainissement tout d’abord la fonction publique. Cela doit passer par la mise en place d’un vrai programme d’incitation à la retraite anticipée et concentrer les recrutements sur les secteurs porteurs et innovants.

Pour le secteur privé, il faut reformer les lois et rendre l’investissement plus flexible.» Que prévoit, justement, le gouvernement pour atteindre ses objectifs en matière d’emploi?

L’économique au service du social…

En chiffres, le taux du chômage en Tunisie est stable depuis 2023. Pour les 15-24 ans, il est de l’ordre de 36.8 % alors que pour les diplômés de l’enseignement supérieur, ce taux avoisine les 24,0%, « Personnellement, je suis favorable à une reconversion des diplômés de l’enseignement supérieur. Une reconversion professionnelle permet, en effet, d'acquérir de nouvelles compétences et un diplôme, augmentant ainsi l'employabilité.

Cela exige un audit au sein de la fonction publique afin de déterminer les secteurs qui accusent un déficit au niveau des compétences demandées. Il faut aussi encourager l’initiative individuelle et inciter les jeunes à s’installer pour leur propre compte. Tout comme le secteur privé, ces initiatives ont besoin d’un cadre propice et des avantages fiscaux et sociaux pour réussir et durer dans le temps.

Des aides financières (primes d'investissement, subventions), des avantages fiscaux (exonérations de charges sociales patronales, déductions d'impôts) et un soutien à la formation ou à la création de nouvelles opportunités sont ainsi nécessaires pour accompagner aussi bien les entreprises que les jeunes entrepreneurs. »

Et d’ajouter : « L’agriculture est un secteur porteur et là aussi le gouvernement dispose d’un champ de manœuvre important. Redistribuer les terres agricoles sur la base de la compétence devient, en effet, une urgence ».

M.B.S.M.

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