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Les Journées Cinématographiques de Carthage 2025 : Sous le signe de l’engagement, de la reconnaissance et de l’audace

 

·         * La Tunisie participe aux trois compétitions par neuf films

·         * Des hommages à Zied Rahbani, Fadhel Jaziri, Abdelaziz Ben Mlouka, Claudia Cardinale…et Mohammed Lakhdar-Hamina rythment le festival 

 

PaPar Imen Abderrahmani 

 

La 36ᵉ édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), qui se déroulera du 13 au 20 décembre 2025, s’annonce comme un événement incontournable pour les cinéphiles du monde entier. Le tour de la programmation !

 

Evénement phare du calendrier cinématographique arabe et africain, qui depuis sa création met en avant des films engagés, diversifiés et porteurs de message, le festival proposera cette année une programmation riche et variée, en restant toujours fidèle à l’esprit de la manifestation. Entre compétitions officielles, hommages à des figures majeures du cinéma arabe et africain, projections spéciales et focus sur les nouvelles générations de cinéastes, les JCC offriront une expérience cinématographique unique.

Dévoilé sur la page officielle des JCC sur « facebook », attisant la curiosité des cinéphiles, la compétition officielle des courts-métrages mettra en lumière une sélection variée de films abordant différentes thématiques. Au total : seize films représentant dix pays arabes et africains seront projetés. La Tunisie y est avec trois films en compétition : « Sursis » de Walid Tayaa, « Tomates maudites » de Marwa Tiba et « Le fardeau des ailes » de Rami Jarboui. Les autres pays représentés incluent l’Égypte, le Liban, la Palestine, le Sénégal, ainsi que des films venus d'Afrique du Sud, de l'Algérie, du Cap-Vert, du Togo et de la Syrie.

Dans la compétition des longs-métrages de fiction, plusieurs films forts seront à l’affiche. Ces œuvres venues de pays comme le Nigeria, le Soudan, l’Irak, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte… et la Palestine proposeront une réflexion sur les réalités sociales et politiques contemporaines. La Tunisie est bel et bien présente dans cette section avec « La voix de Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania, « Promis le ciel » de Erige Sehiri et « D’où vient le vent » de Amel Guellaty.

La compétition officielle des longs-métrages documentaires offrira à voir des œuvres poignantes qui abordent des thématiques universelles. Des films comme « Cimetière de vie » de Mamadou Moustapha Gueye (Sénégal), « Five Eyes » de Karim Debbagh (Maroc), « Home Movie on Location » de Viola Shafik (Égypte), et « L’homme qui plante les baobabs » de K. Michel Zongo (Burkina Faso) figurent parmi les projets sélectionnés. « Le Para-dis » de Majdi Lakhdar, « Notre Semence » d’Anis Lassoued  et « On The Hill » de Belhassen Handous, trois docs qui représenteront la Tunisie dans cette section et dans la course pour le Tanit d’or. Au total,  pour cette édition 2025, 42 films issus de 19 pays arabes et africains (Burkina Faso, République du Congo, Egypte, Irak, Jordanie, Maroc, Sénégal, Nigeria, Soudan, Tchad, Arabie Saoudite, Algérie, Palestine, Liban, Afrique du Sud, Cap-Vert, Togo, Syrie et Tunisie), répartis dans les trois grandes compétitions du festival, seront en course pour le Tanit, dont neuf films tunisiens (dans les trois catégories)

Pour la mémoire…

Et pour ne pas oublier. Devoir de mémoire l’oblige, la 36ᵉ édition des JCC proposera des focus sur plusieurs figures majeures du cinéma arabe et africain à travers des hommages, projections spéciales et master-classes. Parmi ces artistes marquants dont le festival célèbre le parcours et l’œuvre, nous citons le cinéaste malien Souleymane Cissé, véritable légende du septième art africain que les JCC ont programmé la projection de trois de ses films emblématiques ainsi qu’un documentaire réalisé par sa fille retraçant son parcours et son influence. Les JCC rendront également hommage au producteur tunisien Abdelaziz Ben Mlouka, pilier de l’industrie cinématographique nationale, en projetant plusieurs œuvres qu’il a accompagnées, témoignant de son audace et de sa vision.

La grande Claudia Cardinale, icône internationale née à Tunis, qui nous a quittés en septembre dernier, sera honorée à travers une rétrospective de trois films retraçant sa carrière et sa passion pour la Tunisie. Cette édition proposera également une sélection de films auxquels Ziad Rahbani a participé, l’un des artistes les plus marquants du monde arabe. Sa musique, empreinte du souffle et de la douleur de Beyrouth, ses mots chargés d’amertume et d’ironie, ainsi que son engagement intellectuel, feront écho à sa participation à des films tels que « Le Cerf-volant » de Randa Chahal, « Nahla » de Farouk Beloufa, « Retour à Haïfa » de Kassem Hawal, et « Après cet âge…Ziad Rahbani » de Jad Gosn, tous à découvrir au festival.

Le festival célébrera aussi des personnalités qui ont marqué la pensée critique et la création maghrébine. Un hommage sera rendu au critique libanais Walid Chmait avec la projection d’un documentaire réalisé par son fils, dévoilant la trajectoire d’un intellectuel passionné dont la plume a influencé le cinéma arabe. Enfin, le maître algérien Mohammed Lakhdar-Hamina sera mis à l’honneur avec la projection de trois de ses œuvres majeures, suivie d’une masterclass animée par Malik Lakhdar-Hamina, offrant au public un éclairage privilégié sur l’héritage artistique de l’un des plus grands noms du cinéma maghrébin.

Le cinéaste et homme de théâtre tunisien Fadhel Jaziri (1948-2025) sera également au cœur de cet hommage à travers la projection de deux œuvres majeures auxquelles il a pris part : « La Noce » (1978), film réalisé par le collectif du Nouveau Théâtre, restauré et présenté pour la première fois en Tunisie et « Traversées » (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud où il incarne le rôle principal.

La célébration du centenaire de la naissance du cinéaste Paulin Soumanou Vieyra (1925-1987) ne passera pas inaperçue aux JCC qui rendra hommage à ce pionnier du cinéma africain. L’hommage à Vieyra comprend la projection de trois films : « C’était il y a 4 ans » (1954), « En résidence surveillée » (1981) et « Vieyra, le précurseur innovant » (2025) ainsi qu’une exposition qui retrace son œuvre.

Des séances spéciales des films hors compétition sont déjà annoncées : « L’Odyssée de l’Oubli » du réalisateur tunisien Mokhtar Ladjimi, « Redécouvrir Fanon » du réalisateur américain Rico Speight, « Round 13» du réalisateur tunisien Mohamed Ali Nahdi, « The settlement » du réalisateur égyptien Mohamed Rachad, « Têtes Brulées » de la réalisatrice tunisienne Maja-Ajmia Yde Zellama.

Des autres sections comme le cinéma vert, des films « choix officiel, hors compétition », des cinéma arménien, espagnol et de l’Amérique Latine, nous reviendrons demain.

A suivre !

Imen.A.

 

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