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Affaire de l’envoi des jeunes vers les zones de tension : Le sort flou des combattants tunisiens arrêtés à l’étranger…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Les lourdes peines prononcées à l’encontre des accusés dans l’affaire de l’envoi des jeunes vers les zones de tension relance le débat autour du sort des Tunisiens arrêtés notamment par les autorités syriennes. Où en sommes-nous justement dans cette affaire ?

Le Tribunal de première instance de Tunis a condamné vendredi dernier l’ancien Premier ministre tunisien et dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, Ali Larayedh, à 34 ans de prison pour son implication dans l’envoi de jihadistes tunisiens vers l’Irak et la Syrie quand Ennahdha était au pouvoir en Tunisie. Outre Ali Larayedh, qui fut aussi ministre de l’Intérieur après la révolution de 2011, le tribunal a également condamné Fathi Beldi et Abdelkrim Laabidi, anciens membres des forces de sécurité, à 26 ans de réclusion. Les peines prononcées à l’encontre des huit autres accusés vont de 18 à 36 ans de réclusion. Où en sommes-nous justement dans cette affaire et quel est le sort des jihadistes tunisiens arrêtés notamment en Syrie quand Bachar Al Asssad était au pouvoir ?

Selon la porte-parole du groupe de travail des Nations unies spécialisé dans les activités des mercenaires, le nombre de jihadistes tunisiens dans les zones de tension en 2015 a été estimé à 4000 en Syrie, entre 1000 et 1500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au Yémen. Comment, de fait, ces jihadistes ont été recrutés ?

Selon, également, la députée Fatma Mseddi, ce dossier porte sur quatre volets, à savoir le recrutement des jeunes et leur envoi vers la Syrie avec l’implication de certains Imams tels que Ridha Jaouadi et Habib Ellouze ainsi que des associations. Le deuxième volet concerne la partie sécuritaire ayant assuré l’envoi des jeunes en Syrie et falsifié les passeports. Le troisième volet se rapporte au financement de l’opération, a-t-elle encore expliqué pointant associations, sociétés et partis politiques. Enfin, le quatrième volet de la plainte concerne le lien entre l’envoi des jeunes vers les zones de conflit et les attaques terroristes perpétrées sur le sol tunisien dont, notamment, l’attaque terroriste du Bardo en mars 2015.

 Blocage …

 L’on sait que depuis la chute du régime de Bachar Al Assad, les contacts entre les autorités tunisiennes et syriennes sont rompus et le sort de milliers de jihadistes tunisiens, notamment ceux arrêtés par l’armée syrienne, reste inconnu. Du coup, c’est l’Observatoire national de défense de la civilité de l’Etat qui a mis  en garde contre le retour de ces combattants en Tunisie. Dans un communiqué relayé par Business news, l’observatoire a qualifié la chute de ce régime ainsi que l’avalanche de conflits que connaît le Moyen-Orient de «changement majeur dans la carte de la région, avec l’utilisation d’éléments islamistes extrémistes soumis au projet américano-sioniste désormais clairement dessiné ». L’Observatoire national s’inquiète de la situation dégradée dans la région, où des terroristes mercenaires sont impliqués. Il met en garde contre un retour massif des Tunisiens envoyés en Syrie par des islamistes radicaux tunisiens pour rejoindre l’opposition syrienne affiliée aux différents groupes radicaux. «Maintenant qu’ils ont été libérés des prisons syriennes, l’Observatoire appelle les autorités tunisiennes à faire preuve d’une vigilance extrême quant à leur retour dans le pays et à élaborer des plans judicieux pour les gérer. Non seulement en raison de l’extrémisme religieux violent qu’ils incarnent, représentant une grave menace pour le caractère civil de l’État tunisien, mais également à cause des missions qu’ils pourraient être chargés d’exécuter par des parties colonialistes dominatrices », a conclu le communiqué. Face à un tel danger et pour traiter le phénomène dans la durée,   « il semble donc important de compléter les mesures répressives par des mesures aidant les personnes radicalisées à abandonner l’idéologie jihadiste et à se réinsérer dans la société », nous dira l’universitaire Salem Chérif.

M.B.S.M.

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