contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Orientation universitaire 2025 : Pour une université au service de l’emploi…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Le guide d’orientation universitaire pour l’année 2025 est d’ores et déjà entre les mains des futurs étudiants et avec des interrogations concernant son aptitude avec les besoins du marché de l’emploi. Qu’en est-il justement de l’ouverture de l'université sur le marché du travail ?

L'orientation universitaire pour le bac 2025 en Tunisie se fera en ligne via le site www.orientation.tn. Les candidats admis pourront saisir leurs choix des filières du 23 au 27 juillet 2025, et les résultats seront annoncés le 1er août 2025. Les candidats souhaitant se réorienter ou n'ayant pas participé aux phases précédentes pourront le faire du 11 au 15 août 2025. Afin, par ailleurs, d’aider les futurs étudiants à mieux comprendre les démarches à suivre et faire leurs choix selon les critères requis, des journées d'information sur l'orientation seront organisées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec le ministère de l'Éducation, du 14 au 26 juillet 2025.
Mais c’est l’aptitude de ce guide avec les besoins du marché du travail qui interpelle les spécialistes, « plusieurs branches et spécialités n’ont plus de raison d’être et peuvent même constituer un handicap pour les futurs diplômés de l’enseignement supérieur en matière d’employabilité », nous dira le président de la Coalition éducative tunisienne, l’enseignant Kamel Missaoui. Et d’ajouter : «Même si le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belhadj, a annoncé lors de la séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple réservée à l’enseignement supérieur, une hausse significative de 30 % du nombre d’étudiants admis dans les facultés de Médecine, il est, également, important de revoir tout notre système universitaire afin de l’adapter aux besoins du marché du travail et cesser de former des étudiants dans des spécialités synonymes de chômage dans le futur ». Qu’en est-il justement de l’ouverture de l'université sur le marché du travail ?

Emploi et employabilité…
Selon une analyse élaborée par l’universitaire et spécialiste en Management, Dhouha Nasri, « l’employabilité et la productivité de la main-d’œuvre sont deux piliers incontournables du schéma ‎de développement économique du pays. Elles représentent des défis majeurs pour les entreprises ‎dans leurs plans d’investissements, d’expansion et d’internationalisation. Avec la montée du ‎nombre des diplômés du supérieur chaque année, l’université s’impose comme la source ‎principale des ressources humaines sur le marché de l’emploi. Cependant, et depuis plusieurs ‎années, le système éducatif tunisien souffre d’une série des dysfonctionnements majeurs ‎impactant la qualité du produit offert et par conséquent la performance de l’appareil productif et ‎les perspectives évolutives du marché de l’emploi ». Et d’ajouter : « Le talon d’Achille de ce système reste ‎l’inadéquation structurelle entre les profils demandés par les entreprises et les compétences des ‎diplômés de l’enseignement supérieur. Ce gouffre qui pèse lourdement sur l’université, les ‎diplômés et les entités économiques a fait l’objet de plusieurs études et des pistes de réformes, ‎mais l’efficacité de ces mesures reste limitée à l’aune du taux de chômage élevé et de ‎l’insatisfaction d’entreprises de la qualité des diplômes offerts sur le marché de l’emploi ».‎ Que faire, alors, pour adapter ce système aux besoins économiques?
Malgrè ces défaillanes, la spécilaiste Dhouha Nasri reste optimiste en indiquant : « il y a une prise de conscience générale de l’importance de la sortie de ‎l’université de sa bulle et de son ouverture sur le monde professionnel à travers l’établissement ‎des liens avec les entreprises et l’organisation des journées portes ouvertes pour aider les ‎étudiants à avoir une idée claire sur les perspectives professionnelles de leurs domaines de ‎spécialisation et les profils demandés par les entreprises ainsi que des conseils pour la préparation ‎aux entretiens d’embauche. Cependant, ces mesures restent ponctuelles et n’entrent pas dans le ‎cadre d’un dynamisme réformateur structurel et durable. L’université devrait faire participer les ‎entreprises dans l’élaboration des programmes et des méthodologies d’enseignement pour ‎réduire le gap entre les besoins du marché du travail et le produit du système éducatif. Faire ‎coïncider les connaissances inculquées aux étudiants avec les qualifications demandées par les ‎entreprises permettrait aux diplômés d’avoir une visibilité sur leur avenir professionnel et de ‎développer des compétences et des personnalités adaptées aux postes souhaités. L’autre ‎piste sur laquelle l’université devrait agir est la promotion de la culture de l’entrepreneuriat et son ‎intégration dans le cursus de l’enseignement pour toutes les spécialités. La coopération avec le ‎ministère de l’Education dans ce sens est primordiale : l’entrepreneuriat et l’initiative privée ‎devraient être enseignés à partir du primaire pour initier les élèves aux notions de ‎l’innovation, de la réflexion « out of box » et de la prise de risque. Le développement des capacités ‎entrepreneuriales des étudiants devrait être une finalité stratégique pour libérer les diplômés de ‎l’emprise de l’emploi salarial et leur donner d’autres perspectives de carrière. Etablir des ‎partenariats avec le tissu associatif pour faire intégrer les étudiants dans ce monde et les aider à ‎sortir de leur zone de confort et contribuer au développement de leur communauté à travers le ‎travail sur des projets à vocations multiples : le travail associatif permettrait aux étudiants d’acquérir ‎des compétences personnelles qui leur faciliteront par la suite l’insertion professionnelle ».‎

M.B.S.M.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869