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Gabès-Pollution : Il faut une action rapide, mais efficace…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

La grève générale prévue aujourd’hui à Gabès a suscité plusieurs réactions quant à la nature de ce mouvement social et ses motivations. Comment justement résoudre cette crise qui commence à prendre une tournure politique ?


L’Union régionale du travail (URT) de Gabès a annoncé, dans un communiqué rendu public samedi dernier sur sa page officielle Facebook, la tenue d’une grève générale régionale  aujourd’hui. Selon le même communiqué, la décision portant sur cette grève a été prise à l’issue d’une réunion de la Commission administrative régionale, afin de défendre les droits des citoyens à un environnement sain, de mettre fin à leurs souffrances dues aux émanations de gaz toxiques provenant du Groupe chimique tunisien (GCT), et d’appeler le gouvernement à trouver des solutions pour protéger les habitants de Gabès, tout en maintenant la Commission administrative en session ouverte.

Et même si les revendications des habitants de la région sont légitimes, certains observateurs estiment que cette affaire est en train de prendre des tournures autres
et risque d'être instrumentalisée à des fins politiques. En témoigne ce post publié par Mohsen Marzouk dans lequel il estime que Gabès sera « le berceau d’une révolution».

De son côté, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exprimé son soutien explicite à ce mouvement civil pacifique, qualifiant les revendications de « légitimes et urgentes » tout en dénonçant ce qu’elle considère comme un crime environnemental ayant gravement affecté la santé des habitants.

L’organisation syndicale a, en outre, dénoncé « l’inaction persistante des autorités face à la dégradation alarmante des conditions sanitaires et écologiques », appelant à la mise en œuvre effective « des engagements de l’État en matière de justice environnementale ». Comment, en fait, résoudre cette crise qui commence à prendre une tournure politique ?

Des solutions faisables et durables …

Tout en soutenant les habitants de Gabès dans leur mouvement et leurs revendications légitimes ainsi que leur droit à un environnement sain, le dirigeant au sein de l’opposition syndicale, Habib Jerjir, a estimé dans un statut posté sur sa page Facebook que toute solution de nature à mettre fin à la crise doit émaner des spécialistes, en allusion à certains appels de démanteler purement et simplement le Complexe chimique de Gabès.

Officiellement, il parait que le gouvernement opte pour le savoir-faire chinois pour mettre fin à cette crise. En effet, le ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Salah Zouari, a reçu samedi dernier l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, Wan Li. Selon le communiqué du ministère, les discussions ont porté sur la possibilité d’impliquer des entreprises chinoises dans la modernisation des installations industrielles du Groupe chimique tunisien (GCT), notamment au niveau du traitement des émissions toxiques, de la filtration des gaz et de la gestion des déchets industriels.

L’enjeu est double : restaurer la qualité de vie d’une région longtemps marginalisée et redonner une crédibilité au Groupe chimique tunisien, acteur stratégique pour l’économie nationale mais affaibli par des années de controverses.

Interrogé également à ce sujet, le juriste Salem Chérif nous a confié : « Les études existent concernant la dépollution de la région de Gabès. Je cite une réalisée en 2013 et qui avait recommandé la construction des sites de stockage dans toute la zone qui doivent respecter les normes internationales en matière de traitement des déchets chimiques.

Ce programme est décliné en quatre composantes : le développement des connaissances de la thématique environnementale ; le renforcement des capacités des industriels de la région en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise ; l’appui aux acteurs locaux de la communication environnementale, et le soutien des actions de développement local et d’amélioration de la situation environnementale. »

M.B.S.M.

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