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L’obligation d’installation des caisses enregistreuses pour les cafés de 2è et 3è catégories : Une entrée en vigueur en veilleuse…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Entrée théoriquement en vigueur depuis hier, l’obligation d’installation des caisses enregistreuses pour les cafés de 2è et 3è catégories ne fait pas l’unanimité auprès des cafetitiers. Comment ont réagi justement les professionnels concernant cette nouvelle mesure ?

Dans un communiqué rendu public au milieu de cette semaine, la Direction générale des impôts (DGI) a rappelé qu’à partir du 1er novembre 2025, certaines catégories de commerces seront tenues d’utiliser des caisses enregistreuses agréées, la mesure, encadrée par un arrêté publié le 14 octobre au Journal officiel (JORT n°125), marquera le début d’un dispositif national de traçabilité numérique des ventes.

En termes plus simples, les cafés de 2è et 3è catégories doivent être munis de caisses enregistreuses destinées à déterminer le nombre de boissons et autres collations vendues.

A première vue, seules les grandes enseignes, qui sont déjà dotées de ce dispositif, ont respecté cette mesure. Pour les cafés situés dans les rues jouxtant l’avenue Habib Bourguiba, les serveurs continuent à encaisser les prix des commandes sans donner des tickets. « Nous n’avons pas encore de caisses enregistreuses et nous servons les clients comme d’habitude », nous dira Aymen, serveur. Pourtant, le texte portant sur cette mesure est clair.

Il fixe en effet un calendrier auquel les professionnels doivent se conformer. « Ce calendrier s’étale sur quatre étapes. Le 1er novembre 2025 : premières entreprises concernées (restaurants touristiques, salons de thé, cafés 2e et 3e catégories). Le 1er juillet 2026 : extension à toutes les personnes morales offrant des services de consommation sur place.

Le 1er juillet 2027 : inclusion des personnes physiques soumises au régime réel avec déclaration mensuelle.
Le 1er juillet 2028 : généralisation à toutes les autres personnes physiques concernées», nous apprend l’expert en économie et en fiance, Mohamed Salah Jennadi. Pourquoi, de fait, certains professionnels tardent à se conformer à cette mesure et quel est, en outre, l’objectif de cette opération ?

Transparence …

Selon Sofiene Khorchani, analyste central à la DGI, « cette réforme vise à lutter contre la fraude fiscale et à renforcer l’équité entre contribuables. Entièrement dématérialisé, le processus d’adhésion permet, par ailleurs, aux exploitants de contacter directement les fournisseurs agréés pour installer ou adapter leurs équipements. Ce système est, en effet, le fruit d’un travail amorcé il y a plus de cinq ans, et qui se veut un levier de transparence, de fiabilité et de sécurité pour les recettes fiscales ».

Du côté des exploitants, les réactions sont mitigées. Certains estiment que le secteur n’est pas aussi florissant que l’on pense, alors que d’autres pointent du doigt des problèmes d’ordre technique.

A cet effet, Mohamed Amine, gérant d’un café, nous a confié : «Déjà que nous payons beaucoup de charges et ce dispositif va alourdir encore les frais de gestion, puisque nous devons être soumis au régime réel, très accablant pour les petites entreprises ».

Ce n’est pas l’avis, toutefois, de l’expert en économie et en finance, Mohamed Salah Jennadi. Ce dernier nous a indiqué : « Je pense que cette mesure est de nature à asseoir encore plus la justice fiscale et assurer plus de transparence dans ce genre de secteurs qui n’obéissent pas à des règles claires et strictes en matière de comptabilité et de fiscalité.

En effet, quand on voit que les prix d’un café ou d’une bouteille d’eau, et n’en parlons pas de narguilets ou de gâteaux et des jus, dépassent parfois les 10 dinars, on a toutes les raisons du monde de pointer du doigt ces établissements qui volent tout simplement le fisc. Il n’y a pas de raisons aussi que certains payent des taxes et d’autres se contentent de miettes à donner à l’Etat, parce qu’ils sont soumis au régime forfaitaire ».

M.B.S.M.

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