L’acteur tunisien Hamouda Ben Hassine a décroché le Prix du meilleur acteur lors de la sixième édition du Festival international de théâtre de Bagdad, qui s’est clôturée hier soir et qui a démarré le 10 de ce mois.
Ce prix lui a été attribué pour sa performance dans la pièce « Jacaranda » (Call Center Tragedy) , écrite par Abdelhalim Messaoudi, mise en scène par Nizar Saïdi et produite par le Théâtre National Tunisien (TNT).
La pièce, dont les évènements se situent à la fin de la deuxième décennie du deuxième millénaire, explore le parcours de personnages épuisés par l’attente et alourdis par des rêves sans cesse repoussés… La mise en scène dévoile des êtres qui « avancent à pas hésitants parmi les décombres du passé et les mines du présent, en quête d’un salut ou d’un récit alternatif qui reste à écrire », lit-on dans le texte de présentation de la pièce, publié par le TNT.
Le spectateur pourrait croire avoir affaire à des fantômes d’une expérience sociale oubliée, ou à des acteurs rejouant une tragédie ancienne… Mais du cœur de ces ruines émerge un espace à la fois étrange et familier : un centre d’appels (Call Center Tragedy ), ajoute la même source, précisant qu’à travers cette pièce dont le titre arabe est « Jacaranda », le metteur en scène a voulu interroger une mémoire collective en crise, et une conscience individuelle impuissante – celle d’une génération née dans le doute, et ayant grandi à l’ombre du silence… Une génération qui n’a hérité de sa patrie que ses crises et ses impasses.
Ainsi, durant une heure et demie, le temps de la représentation, une question essentielle revient avec insistance : L’individu ou le groupe peut-il réellement dépasser le poids du passé (de l’Histoire) pour inventer un présent façonné par sa seule pensée ? Un peuple peut-il, enfin, sculpter librement son propre destin ?