Le 3 août, la scène du Festival international de Carthage a accueilli la légendaire Chantal Goya. Devant un public familial conquis, l’artiste française a livré un spectacle haut en couleur, mêlant nostalgie et féérie.
Le Festival international de Carthage a offert, pour sa 59ème édition, une parenthèse enchantée avec la venue de Chantal Goya. À 82 ans, l’icône des spectacles pour enfants continue de faire rêver plusieurs générations. Son spectacle « Sur la route enchantée », soutenu par le Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, a réuni un large public et a été marquée par la présence des ministres Asma Jebri et Amina Srarfi.
Depuis près de cinq décennies, Chantal Goya incarne un univers candide et magique, sans jamais céder aux sirènes de la modernité. À Carthage, elle a renoué avec son public tunisien en revêtant sa robe rose emblématique pour guider petits et grands à travers les sentiers féeriques de la forêt de Brocéliande.
Une comédie musicale intemporelle
Dès les premières minutes, le ton était donné : costumes colorés, décors imaginatifs, jouets géants et chorégraphies rythmées ont transporté l’assistance dans un monde où l’imaginaire règne en maître. Les personnages emblématiques se sont succédé sur scène : Jeannot Lapin, Maître Renard, Lou Lou, Bécassine ou encore le Chat Botté. Tous ont offert des moments de joie ponctués de chansons cultes et de danses entraînantes.
Dans une ambiance participative, Chantal Goya a interpellé les enfants avec tendresse : « J’ai connu vos parents quand ils étaient petits », lançait-elle avec humour. Un clin d’œil intergénérationnel bien accueilli par un public conquis, autant composé d’enfants émerveillés que d’adultes nostalgiques.
Une artiste proche de son public
L’interprète de Bécassine a également partagé ses souvenirs, évoquant sa découverte de la Tunisie, pays qu’elle affectionne particulièrement. Elle est revenue sur ses débuts, rappelant avec émotion avoir remplacé Brigitte Bardot dans un film, et sa collaboration avec Jean-Jacques Debout, son mari et compositeur. Ensemble, ils ont créé en 1975 « Adieu les jolis foulards », repris ce soir-là dans une atmosphère chargée d’émotion.
Le spectacle a alterné moments drôles, séquences dansées et épisodes plus mystérieux comme l’apparition des « fantômes du château », ou la quête vers le palais du Chat Botté, projeté sur des écrans géants. Le tout porté par une mise en scène soignée, des effets visuels simples mais efficaces, et une narration fluide.
Un moment suspendu
Le public, nombreux, a chanté, ri et applaudi au rythme des chansons. Les voix des enfants se mêlaient à celles des adultes, unies par la mémoire collective des refrains joyeux qui ont traversé les décennies.
Fidèle à son univers, Chantal Goya a prouvé que la magie opère toujours. Sans artifices numériques ni effets grandiloquents, elle offre un spectacle sincère, presque hors du temps, où l’on prend plaisir à rêver et à s’émerveiller.