contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Coupes africaines - En marge de la Ligue des Champions : En vadrouille

Par Wahid Smaoui

Finalement, le «tour de chauffe» évoqué pour décrire les confrontations des clubs tunisiens n’était pas aussi abusif qu’il n’y paraissait. Deux scores pléthoriques, qui plus est, en déplacement font de l’acte 2 en fin de semaine, une démarche mineure à accomplir.

«Les Forces armées» n’avaient en dernier ressort de militaire, dans sa large acception d’implacabilité, d’inflexibilité et de rusticité, que le nom. Quoi qu’il en soit, la différence de classe entre les Sang et Or et les Nigériens était telle que la gestion du match s’est apparentée à un exercice élémentaire à exécuter. Ainsi, rythme effréné à l’échelle locale et contrecoups du long voyage obligent, les Tunisois ont préféré observer un tempo allant crescendo. Ainsi, après une première mi-temps globalement gnangnan, soldée par un but d’avance, au cours de laquelle les joueurs n’ont pas trop couru, privilégiant la conservation du ballon pour faire aller au trot l’adversaire, l’essouffler et le mettre hors d’haleine, l’équipe est montée progressivement en puissance. Et à la faveur de changements porteurs, l’incorporation de Diakite et de Jebali en particulier, le jeu des gars de Bab Souika s’est tout autant fluidifié que solidifié.

In fine, 3 à rien à Niamey même fait que la voie royale est toute  tracée pour mettre la dernière main à Tunis pour le compte d’un tour préliminaire à la consistance fluette pour un malabar du circuit africain.

Lanterner prestement…

Pour plagier mais inversement Boileau dans son Art poétique «Hâtez-vous lentement…». Le deuxième représentant tunisien dans cette LDC s’est permis à son tour de badauder à sa guise. Pour rappeler le cadre de cette première manche, il y a lieu de préciser qu’eu égard à la non-conformité de leur stade de Freetown aux normes de la CAF, les Sierra-Léonais d’East End Lions se sont portés volontaires pour accueillir les Bleus à Radès même et ce, pour, à l’évidence, des considérations à la fois pécuniaires et logistiques en prévision du match retour. C’est ainsi que les Ribatiens ont joué ce premier acte en tant que visiteurs. Heureusement que les joueurs ont donné l’impression d’évoluer dans leur jardin, contrairement à Montasser Louhichi, leur entraîneur, connu désormais pour ses interminables pleurnicheries et autres geigneries, et qui a trouvé le moyen, l’impudence même, lors de sa déclaration d’après-match, de qualifier ce petit détour par Radès de «déplacement éreintant». Et ce, au lieu de le considérer, une fois objectivement appréhendé dans son contexte, comme une bénédiction tombée du ciel. Côté formation, il y a lieu d’évoquer l’absence du meilleur élément de l’équipe, Moez Haj Ali, pour une raison dont on ne sait si elle trahirait un laxisme de la part des dirigeants usémistes ou si elle serait indépendante de leur volonté. Ne sachant si les avertissements récoltés lors de la dernière édition restent toujours valides la saison suivante ou s’ils sont abrogés, les responsables monastiriens n’ont pas voulu prendre le risque de l’aligner pour se prémunir contre tout malencontreux aléa. Une vaudevillesque situation, pour être laconique. Volet purement jeu, il n’y avait pas photo entre les Tunisiens et les «Leone». A l’instar de tous les clubs tunisiens, l’USM en était à son 7e match en 21 jours, ce qui a poussé l’équipe à jouer pianissimo au début. Quasiment la même option préconisée par l’EST. Un peu trop peinardement même, au vu de l’absence d’accélération aux abords de la surface de réparation adverse. Il a fallu un autogoal d’un défenseur sierra-léonais pour que la situation se débloque. En début de seconde période, un autre don du ciel, une boulette du gardien, qui n’enlève rien au mérite de Herch, qui a exécuté à la perfection un coup franc direct. A (2-0), tout s’est génialement enchaîné. Pour les Bleus, la gratification est faramineuse, dans la mesure où cette large victoire a été acquise sans grande débauche d’énergie.

Pas de quoi se rengorger…

L’entrée en matière de nos représentants à cette 23e édition de la Coupe de la CAF dans sa nouvelle version, a laissé des impressions fort mitigées. Un ST poussif avec à la clé une victoire capillotractée, une ESS se morfondant toujours dans ses travers. Pas de quoi crâner.
(2-0), un score certes pas tout à fait sécurisant, mais aussi pas tout à fait tracassant, dans l’optique du match retour. Au-delà de cette sentence toutefois, c’est la manière qui laisse sur son quant-à-soi. Face aux Mauritaniens de Nouadhibou, Khatoui a prodigué des consignes aux antipodes de celles prodiguées à Niamey et à Radès, soit «faire violence» à l’adversaire d’entrée de jeu pour gérer par la suite, une arme à double tranchant, salvateur en cas de pléthore de buts, dommageable et pénalisant dans le cas contraire, au vu de la fatigue subséquente. Ainsi les Rouge et Vert ont-ils fait montre d’une déconcertante ambivalence : une demi-heure initiale pied au plancher, le reste boulet au pied. Pendant la période euphorique, les Vert et Rouge auraient pu faire carton plein, à la faveur d’une mainmise totale sur les diverses péripéties du match. Premiers sur le ballon, pressing haut asphyxiant, déploiement offensif tous azimuts, à partir des couloirs, Khalfa-Ouerghemmi à droite, Seyhi-Khemissi à gauche, dans le dos des défenseurs adverses, à la verticale à destination de Haboubi et Ndiaye… Au bout, une facture pas cher payée et qui aurait dû être autrement salée pour l’adversaire. Et puis, comme par enchantement, que pouic, une fin de première mi-temps laborieuse et une seconde période dénuée de répondant et de mordant, donnant à voir des joueurs pantelants et un jeu saccadé, spasmodique et heurté.

Cette notable baisse de régime ne peut être, bien évidemment, que d’ordre physique, la confrontation en question étant la troisième en 7 jours et la 7e en trois petites semaines. Mais au-delà de ce défaut de fraîcheur physique, on n’a franchement pas reconnu le Khatoui  stratégiste patenté, manœuvrier madré, tacticien roué, surtout quand il a rappelé à la guérite à l’entame de la seconde mi-temps Amine Haboubi, auteur du premier but et qui, surtout, avait la pêche et débordait de vitalité pour n’avoir pas trop souvent joué ces derniers temps.

De même, le positionnement de quelques joueurs comme Saâfi à titre indicatif avait de quoi prendre de court. Cela dit, ce score de (2-0) fait que les Stadistes se jetteront carrément à l’eau à Nouadhibou. D’autant plus que ce onze mauritanien a prouvé qu’il n’était pas un enfant de chœur, combinant ingénieusement «tête» et «jambes». Normal quand on s’en remet à ses deux principaux attributs, niellés dans leur nom, le «culturel» et le «minier». Les Beylicaux savent désormais à quoi s’en tenir.

Toujours de mauvais poil, l’Etoile
Le déclic tant escompté par les fans étoilés subséquemment à la destitution de Lassaâd Dridi ne s’est finalement pas produit, quand bien même dans l’absolu, une défaite par le plus ténu des écarts à l’extérieur ne serait pas une simple sinécure. Mais le nœud de l’affaire est ce rendement en demi-teinte qui perdure, ce profil toujours aussi souffreteux. Et quand on sait que l’adversaire soudanais n’a rien d’un guerrier de génie et que le match s’est déroulé sur pratiquement terrain neutre, dans la lointaine capitale tanzanienne Dar es Salem, sur des terres même pas contiguës au Soudan, on réalise dans quelle mesure les Etoilés ont plus fait de la bouillabaisse que pratiqué un football digne de ce nom.

Rendez-vous est pris ce week-end pour aussi bien le ST que l’ESS pour une expiation de bon aloi, sachant tout l’opprobre dont ils se couvriraient en cas d’anathématisation dès ces préliminaires.

W.S.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869