Par Wahid Smaoui
Après ST-EST et USM-ESS, un nouveau grand format du foot national s’invite au grand ravissement des puristes, un CA-CSS de toutes les extravagances. Un clasico qui ne fera pas pour autant de l’ombre à un certain ASG-ESZ, du moins dans les confins du Sud-Est tunisien.
A l’occasion de l’un de nos duels pyramidaux, le stade Hamadi Agrebi devrait se mettre cet après-midi sur son 31, comme sait si bien s’y prendre cet ébahissant public rouge et blanc. C’est qu’hormis l’exceptionnelle ambiance que les inconditionnels de Bab Jedid ont le don de chauffer, on évente une «dakhla» magistrale dont les 25 000 supporters, les «seuls» autorisés à garnir les travées du stade, feront fastueusement parade dans un déploiement d’ennoblissement de la cause palestinienne, d’exaltation d’une Gaza en l’honneur de laquelle des couronnes seront tressées, au rythme de l’avancée en mer de la prestigieuse Flottille «Soumoud» vers la ville martyre. Si donc nous sommes bien partis pour nous délecter d’un show époustouflant, d’une fabuleuse chorégraphie sur les «planches» du stade, qu’en sera-t-il sur le rectangle vert ? Côté clubiste, l’appétence est astronomique pour confirmer le notable exorde de saison et surtout, se racheter du seul impair commis sur cette même pelouse, beaucoup plus attribuable au mérite de l’adversaire, une ESZ qui paonne au pinacle du classement, qu’à une prestation foncièrement lacunaire des Clubistes. Le tout est de savoir si les troupiers de Benzarti parviendront à combler le patent clivage qui existe depuis un bon bail entre le rutilant étalage de faste sur les gradins et les prestations d’ensemble fournies. Et le CSS dans tout ce décorum ? Remontant tant bien que mal la pente, les Bianconeri semblent enfin dépasser une entame de saison au cours de laquelle ils ont filé du mauvais coton. Les pioupious de Mohamed Kouki ont irréfragablement les moyens d’embabouiner les Tunisois dans leur propre antre pour la bonne raison que le canevas du match leur va comme un gant. Allusion au profil d’«équipe de contre» dont se prévaut le Onze sfaxien, un constat corroboré par les statisticiens qui avancent que chaque fois que les «Noir et Blanc» optent pour un jeu en transition, ils créent un nombre appréciable d’occasions de but franches. L’accroc dans l’affaire renvoie au réalisme et à la concrétisation qui peuvent être au rendez-vous ou, inversement, leur faire un tour de cochon. Quoi qu’il en soit, pour les deux équipes, la victoire est goulûment couvée des yeux, dans une postulation commune à vivre de certitudes, à lever toute équivoque et à dissiper tout quiproquo, le CA après le revers essuyé à domicile et une dernière victoire sur tapis vert, le CSS pour prouver la tangibilité de ses progrès .
A l’abordage !
C’est assurément dans cet état d’esprit que le méritant leader actuel est appelé à appréhender son déplacement à Gabès. Impressionnants de panache et de maestria depuis le début du championnat, ayant manqué de peu le parfait sans faute après la frustrante parité concédée lors de la dernière ronde face à une tout autant honorable USBG, les Akkaras n’ont d’autre alternative que d’imposer leur style de jeu, incontestablement plus ciselé, plus léché et plus peaufiné que celui de la Zliza. Il est indéniable que lorsque les fantassins de Anis Boujelbane n’en démordent pas dans la confection du jeu qu’ils affectionnent le plus, une progression territoriale tout en verticalité, ils font des ravages. Un jugement à émettre avec circonspection, les Carreleurs ayant prouvé leur capacité de transcendance quand ils évoluent dans leurs murs, notamment face aux grosses pointures et l’ESZ en est présentement parfaitement une.
W.S.