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Importation de voitures d’occasion :La proposition passera-t-elle cette fois-ci à l’ARP ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Même si elle est ancienne, la proposition d’importer des voitures d’occasion par les particuliers refait surface et devrait être examinée par le Parlement. Qu’en pensent les experts ?


Intervenant sur les ondes de radio Mosaïque fm, le député et président de la Commission de législation générale au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, Yasser Gourari, a révélé que la proposition portant sur l’importation de voitures d’occasion par les particuliers a été introduite dans le projet de loi des finances pour l’exercice de l’année 2026.

Gourari a, par ailleurs, rappelé que cette proposition avait subi un premier rejet en 2024. Et d’ajouter : « Face à la montée en flèche des prix des véhicules neufs et même des voitures d’occasion commercialisées sur le marché local, cette proposition pourrait aider à maitriser les prix et permettre à une large partie des Tunisiens d’acquérir une voiture ».

Le président de la Commission de législation générale au sein de l’Assemblée des représentants du peuple a, également, rappelé que les avantages accordés aux concessionnaires estimés à 1 milliard de dinars n’ont pas contribué à maitriser les prix ». Que dit, de fait, le nouveau texte relatif à cette proposition ?

Selon le président de la Commission de législation générale au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, Yasser Gourari : « Les particuliers ne bénéficieraient que d’une réduction fiscale de 10% pour importer une voiture d’occasion.

Le texte prévoit aussi un quota maximal de 10% du total des véhicules importés chaque année et ce pour éviter une pression sur les réserves en devises et peser sur la balance des paiements.

Le ministère du Commerce sera chargé de superviser toutes les opérations ». Quelles sont, en outre, les chances de voir ce texte adopté par l’Assemblée des représentants du peuple ?

Lobbying… ?

Lors de l’examen en 2024 de cette proposition et le rejet qui s’en est suivi, certains analystes avaient avancé la thèse d’un lobbying exercé par les concessionnaires automobiles, « Il est évident que permettre aux particuliers d’importer directement leurs propres voitures ne sert pas les intérêts des concessionnaires automobiles dont certains se plaignent déjà des taux élevés des taxes et autres impositions sur les voitures neuves.

On se souvient, en effet, de cette déclaration faite par Anouar Ben Ammar, directeur général d’une agence de vente automobile, lequel a révélé que jusqu’à 50% du prix d’un véhicule neuf correspond aux taxes et impôts imposés par l’Etat. Donc, pour les concessionnaires, c’est cette pression fiscale, jugée « excessive » par les professionnels, qui freine l’accès à la voiture neuve et alimente le marché parallèle et les importations d’occasion.

Exercer du lobbying dans ce contexte devient légitime », nous dira l’expert en économie et finance, Mohamed Salah Jennadi. Et d’ajouter : « Que faire, alors dans ce cas ? A mon avis, il faut suivre l’exemple de l’Algérie.

Afin d’éviter toute forme de spéculation, le législateur algérien a prévu l’allongement de la durée de détention obligatoire d’un véhicule d’occasion importé avant sa revente. À partir de 2025, les propriétaires devront attendre au moins 36 mois avant de pouvoir céder leurs voitures.

Cette mesure a pour objectif de limiter les pratiques spéculatives qui consistaient à importer des véhicules de moins de 3 ans pour les revendre rapidement à un prix majoré, entraînant une inflation des prix sur le marché.

Au niveau technique, ces voitures d’occasion importées doivent respecter certaines normes, à savoir que le véhicule en question n’a pas subi un accident grave ayant endommagé son châssis ou son moteur. De cette manière, on peut assurer un renouvellement de notre parc automobile tout en préservant les intérêts des concessionnaires ».

M.B.S.M.

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