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Agriculture résiliente au changement climatique : La Tunisie vulnérable, mais capable de se rattraper…

Par Hassan GHEDIRI

Notre pays dispose de beaucoup d’atouts permettant d’accélérer les transformations technologiques et numériques au service de l’agriculture et la sécurité alimentaire…


La Tunisie appartient au groupe de pays accusant de grandes pertes agricoles liées aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques, et ce, d’après un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le document intitulé « l’impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire : des solutions numériques pour réduire les risques des impacts » fait remarquer que l’Afrique a été la plus lourdement touchée, puisqu’elle a perdu environ 7,5% de son PIB agricole.

Sur une période de 33 ans (de 1991 à 2023), la FAO estime que les catastrophes ont infligé au secteur agricole dans le continent africain des pertes dépassant 600 milliards de dollars américains, alors qu’à l’échelle mondiale, les dommages subis durant la même période sont évalués à 3260 milliards de dollars.

La FAO croit, en effet, que le monde, de manière générale, et les pays les plus exposés aux changements climatiques, tels que la Tunisie, font face à des défis sans précédent pour l’agriculture.

La conjonction des phénomènes climatiques extrêmes, des conflits, des chocs économiques et, désormais, de l’augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes menace d’empêcher les Etats de progresser vers la réalisation de l’objectif « faim zéro » adopté en 2015 et qui vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable d'ici 2030.

Dans l’avant-propos dudit rapport publié vendredi dernier (14 novembre 2025), Qu Dongyu, le directeur général chinois de la FAO, note toutefois que chaque dollar investi dans l’action anticipatoire peut générer sept dollars d’avantages pour l’agriculture, soulignant que les technologies numériques révolutionnent déjà la façon dont nous surveillons les risques, émettons des alertes rapides et aidons les agriculteurs à prendre des décisions. Le patron de la FAO croit toutefois que la technologie n’est qu’une partie de la réponse.

Combler les fractures

Dans son rapport, l’organisation onusienne explique que, pour réussir la transformation, les pays doivent placer les agriculteurs et les pêcheurs au cœur des politiques de développement agricole. C’est-à-dire les impliquer dans la conception des solutions.

Pour ce faire, il faut commencer par combler la fracture numérique qui aggrave la vulnérabilité de l’agriculture face aux catastrophes et changements climatiques. Il s’agit aussi de mettre en place des institutions, développer les capacités et établir des partenariats entre les différents acteurs à l’échelle nationale et transfrontalière.

La Tunisie figure néanmoins parmi les pays capables de mettre en œuvre des technologies numériques de prévention et de gestion des risques agricoles. Doté d’un écosystème de startups dynamique et très diversifié, notre pays dispose de plusieurs atouts qui permettent d’accélérer les transformations technologiques et numériques au service de l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Dans le monde, les outils numériques de compréhension et de suivi des risques ont révolutionné la collecte, l’analyse et l’exploitation des données météorologiques et climatiques pour la mise en place des systèmes d’alerte rapide performants contre les catastrophes naturelles.

Les technologies de télédétection permettent de recueillir rapidement des données avant et après une catastrophe, grâce notamment aux avancées de l’intelligence artificielle (IA) qui ont contribué à améliorer les approches géospatiales de la gestion des risques de catastrophe. La convergence entre les changements climatiques et la multiplication des catastrophes naturelles, d’une part, et l’émergence des technologies qui transforment profondément les activités agricoles offre une opportunité pour la sécurité alimentaire dans le monde, estime le FAO.

Les pays doivent donc investir dans le développement de leur capacité de télédétection à l’aide de l’IA, d’internet des objets et des applications mobiles. 

H.G.

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