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Très répandue, notamment chez les jeunes : La cigarette électronique fait un tabac et beaucoup de dégâts

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Le Vap est en passe de devenir un phénomène de société en Tunisie et ce sont les jeunes qui sont les plus accrocs de cette cigarette électronique. Vapoter représente-t-il justement un risque pour la santé d'autant que le marché parallèle s'est emparé d'une partie de ce commerce ?

Selon les revues spécialisées, " le vapotage est un phénomène croissant et préoccupant en Tunisie, notamment chez les jeunes, qui est favorisé par la promotion de la cigarette électronique et l'existence de "puffs" (dispositifs jetables) attractifs. Malgré la législation existante, des difficultés de réglementation et un marché informel favorisent l'accès des jeunes à ces produits, créant un problème de santé publique majeur".

Wassim, un jeune étudiant, que nous avons rencontré dans un café situé tout proche de notre journal, nous a fait part de son expérience avec le Vap, "Au début, c'est une motivation de santé qui m'a encouragé à opter pour le Vap. Se basant sur plusieurs études, soi-disant médicales et scientifiques, les producteurs du Vap laissaient croire qu'il est moins nocif que la cigarette classique.

L’autre raison est le prix qui est assez bas et convient à un budget d’un étudiant. A la longue, je commence à me poser des questions sur les risques et les effets du Vap et mon souhait est d’arrêter de fumer tout court », a-t-il indiqué.

Mais c’est l’origine inconnue de certains produits qui inquiètent les médecins. En effet, depuis quelques années, le marché informel s’est emparé de ce commerce proposant des liquides et des saveurs à des prix défiant toute concurrence.

« Le secteur du tabac est soumis au monopole de l’Etat et seule la Régie nationale du tabac et des allumettes (RNTA) est habilitée à commercialiser les cigarettes classiques et électroniques. Malheureusement, la contrebande inonde aujourd’hui le marché des cigarettes y compris dites électroniques d’origine inconnue, ce qui représente un risque pour la santé publique », nous dira Me Houssem Eddine Ben Atiya. Mais que disent les médecins ?

Pas aussi sain que ça…

Considérée comme une alternative plus sûre à la cigarette traditionnelle, la cigarette électronique a déjà séduit un large public dans le monde, avec des millions de personnes qui l’ont testée et/ou adoptée. Mais est-elle vraiment aussi peu dangereuse qu’on le dit ? Peut-on la considérer comme une solution face au tabagisme ou est-ce plutôt un moindre mal ?

Interrogé à ce sujet, Dr Ahemed Fouad Reki nous a confié : « La dernière étude menée par la prestigieuse Fondation du souffle a montré que de nombreuses substances chimiques et des particules ultrafines connues pour être toxiques, cancérigènes et/ ou irritantes pour les voies respiratoires ont été identifiées dans les aérosols, les cartouches, les liquides de recharge et dans les émissions dans l’environnement.

Des signes d’irritation bronchique (toux, sifflements) ont été également rapportés chez des adolescents « vapoteurs ». La question est aussi de savoir si la glycérine végétale ne pourrait pas être à l’origine de pneumopathies huileuses. Plusieurs témoignages de vapoteurs soulignent que le vapotage leur engendre des sinusites. En effet, il est souvent rapporté des cas de problème de sinus, aggravant les troubles ORL.

L’irritation des voies respiratoires due au vapotage peut augmenter le risque de développer plusieurs maladies respiratoires et complications associées, dont la bronchite chronique. Des brûlures d'estomac et de l’œsophage sont aussi des symptômes communs et fréquents. Certaines recherches suggèrent que le vapotage peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le trouble du rythme cardiaque, endothéliopathie vasculaire (maladie des petits vaisseaux).

Enfin, certains composants des e-liquides et de la vapeur peuvent influer sur le cancer : formaldéhydes, constituants potentiellement mutagènes et cytotoxiques, selon le Centre de lutte contre le cancer. Cela agirait particulièrement sur des cancers nasopharyngés, des sinus et des voies respiratoires hautes ».

M.B.S.M.

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