Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Même si le nouveau concept Hug My Younger Self qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, se veut à la fois émouvant et nostalgique, il n’empêche qu’il peut conduire vers des dérives et en premier lieu la violation des données personnelles.
« She reminds me of my younger self all those years ago » (Elle me fait penser à moi plus jeune, il y a des années), est la nouvelle trouvaille des programmeurs et des créateurs digitaux travaillant pour le compte des réseaux sociaux pour attirer encore et encore les internautes. Un concept à l’effet viral puisqu’on compte jusqu’ici plus de deux milliards de photos partagées sur les différents réseaux sociaux.
Le principe est simple à savoir, Facebook vous propose une ancienne photo est à vous de publier une autre plus récente. Entre temps, émotion et nostalgie font leurs effets sur tout le monde y compris les amis qui n’hésitent pas à commenter et à partager ces contenus. Même si nouveau concept se veut, cependant, à la fois émouvant et nostalgique, il n’empêche qu’il peut conduire vers des dérives et en premier lieu la violation des données personnelles, « Il s’agit d’une invitation à l’exhibition et au « m’as tu vu ». Certaines adolescentes voire des filles plus âgées n’hésitent pas à publier des photos d’elles trop suggestives et frôlant avec la séduction. Cela peut malheureusement coûter cher si par malheur ces photos sont utilisées à mauvais escient », estime la spécialiste en socio-psychologie, Mariem Letaiem.
Et d’ajouter : « La vie publique des gens est aujourd’hui étalée sur les réseaux sociaux d’une manière si naïve qu’elle peut leur causer bien de problèmes. Imaginer quelqu’un qui part en voyage et l’annonce à ses amis sur Facebook. Un voleur peut s’emparer de l’information et s’introduit chez lui ». Que faire, de fait, pour éviter que nos données personnelles ne soient pas violées ? Prudence et sagesse…
Utiliser les réseaux sociaux à bon escient, tel est le mot d’ordre donné par les spécialistes aux internautes et particulièrement les jeunes. Pour l’ingénieur en informatique, Fakher Karouida : «Sans même créer de contenu, nous fournissons une quantité considérable d’informations personnelles (p. ex.: âge, genre, origine ethnique, localisation géographique, types de publications aimées ou partagées, achats effectués en ligne, interactions avec les autres abonnés et abonnées, informations enregistrées sur l’appareil). Ces renseignements permettent aux entreprises propriétaires de ces plateformes de mieux connaître notre profil. Mais pas seulement. C’est ce que nous dit par exemple le site spécialisé Pause ». Que faire, alors, pour se protéger contre ces violations de nos données personnelles ? « La meilleure façon de contrôler ses renseignements personnels en ligne est de ne pas les transmettre. Réfléchissez aussi avant de publier des photos ou des vidéos qui pourraient divulguer, directement ou indirectement, des informations personnelles (p. ex.: adresse, numéro de téléphone, école, date de naissance complète) », nous dira notre spécialiste. Et d’ajouter : « Cela vous permettra de refuser la collecte, l’utilisation et la communication de vos renseignements personnels. Pensez également à effacer régulièrement l’historique de vos activités sur les plateformes.
Certains réseaux sociaux offrent une assistance de confidentialité pour vous guider dans la configuration de ces paramètres au besoin. Vous pouvez, par exemple, refuser à TikTok l’accès à vos contacts afin de trouver des amis et amies ou d’inviter des contacts à rejoindre l’application. Il est également possible d’interdire à Instagram l’accès à votre localisation dans le but d’ajouter des lieux à vos photos ou de vous suggérer des lieux à proximité.
Si, par ailleurs, vous acceptez que votre enfant possède un compte malgré tout, expliquez-lui les différents risques auxquels il ou elle s’expose. Puis gardez la discussion ouverte et l’œil averti ».
M.B.S.M.