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Fin du CIVP : Quelle solution pour les milliers de jeunes demandeurs d’emploi ?



La prolongation des contrats d’initiation à la vie professionnelle (CIVP) ne sera plus appliquée à partir du 1er octobre prochain. Que faire, alors, des milliers de jeunes demandeurs d’emploi ?

Officiellement, cette décision a été prise pour des raisons purement techniques portant sur l’inefficacité de ce genre de contrats dont la vocation est de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi. Selon, toutefois, les spécialistes, il s’agit là de l’un des effets directs de la nouvelle loi du travail censée protéger les employés,  «les failles de cette nouvelle loi du travail commencent à apparaitre d’autant que le législateur n’a pas pensé à protéger les employés contre les dérives de certains employeurs qui n’hésitent pas à ne plus recruter voire faire bénéficier les jeunes demandeurs de travail de contrats d’insertion professionnelle», estime l’expert en économie et en finances, Mohamed Salah Jennadi.
Intervenant, en effet, mardi dernier sur les ondes de la Radio nationale, le directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), Hatem Dahmane, a annoncé que «la prolongation des contrats d’initiation à la vie professionnelle (CIVP) ne sera plus appliquée à partir du 1er octobre prochain ». En cause, selon le responsable, une évaluation menée par l’agence qui a montré qu’une durée de stage d’un an suffit pour acquérir les compétences et l’expérience nécessaires. Et d’ajouter : « 80 % des bureaux de l’emploi ont confirmé que la deuxième année de ce contrat n’a aucun impact significatif sur l’intégration des chercheurs d’emploi ».
En revanche, pour notre interlocuteur du jour, en l’occurrence Mohamed Salah Jennadi : « Tous les programmes étatiques en matière d’emploi doivent s’aligner sur la législation en vigueur, y compris les contrats d’initiation à la vie professionnelle (CIVP). Le nouveau Code du travail limite désormais la période de stage à six mois et proscrit le travail précaire et ne permet plus de maintenir la prolongation des CIVP sur deux années dans une seule entreprise ». Que faire, de fait, pour protéger ces employés contre d’éventuelles dérives de certains employeurs ?

Un vide à combler…

Depuis, justement, l’entrée en vigueur du nouveau Code du travail, certains employeurs contournent la législation et n’hésitent pas à faire signer à leurs employés embauchés en CIVP ou en sous-traitance des contrats dits de stages de six mois. En témoigne le cas de ce gardien recruté il y a de cela 25 ans à travers une société de sous-traitance. Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, il a vu son salaire gelé et pour continuer à subvenir aux besoins des siens, il a été obligé de signer un contrat de six mois balayant ainsi d’une seule main une ancienneté d’un quart de siècle.
Commentant ce cas, l’expert Mohamed Salah Jennadi nous a indiqué : « A mon avis, le législateur aurait pensé tout d’abord à régulariser la situation de tous ces employés de la sous-traitance afin d’éviter toute forme de dérive de la part des employeurs. Malheureusement, cela n’a pas été fait et on assiste aujourd’hui à ce genre de pratiques dont les victimes ne sont pas uniquement les employés des sociétés spécialisées dans la sous-traitance, mais également les jeunes demandeurs d’emploi qui bénéficiaient jusqu’à un passé récent de contrats d’insertion à la vie professionnelle avec une prime mensuelle de l’Etat de 200 D pour les diplômés de l’enseignement supérieur et les titulaires d’un brevet de technicien supérieur, et de 150 dinars pour les autres niveaux d’instruction ou de formation ».
Les solutions proposées par les autorités concernées à cette situation alarmante sont « de nouveaux projets destinés aux étudiants au sein même des universités, afin de les rapprocher davantage du marché du travail, sur le modèle de ce qui est déjà appliqué dans les centres de formation professionnelle. L’objectif affiché est de réduire la durée de chômage après l’obtention du diplôme ».

Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Photo :
1- Mohamed Salah Jennadi
2- Légende : Faire face aux dérives…




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