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Transport : Quel avenir pour les voitures électriques en Tunisie ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Inscrit dans la stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation, le projet Automotive Smart City ambitionne de créer 60 mille emplois dans l’industrie automobile électrique. Quel avenir, justement, pour la voiture électrique en Tunisie ?

Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a dévoilé lundi les grandes ambitions du projet Automotive Smart City, une ville intelligente dédiée à l’industrie automobile. Cette ville devrait permettre de créer 60 000 emplois et d’accélérer la transformation industrielle de la Tunisie à l’horizon 2027, rapporte une dépêche de l’agence officielle TAP.
A cet effet, Slim Ferchichi, directeur des industries métalliques, mécaniques et électriques, a précisé que le projet vise à atteindre un taux d’intégration nationale de 48 %, en particulier dans la filière des véhicules électriques, et à doubler les exportations du secteur.
Slim Ferchichi a indiqué aussi que la future Automotive Smart City ambitionne de porter la part des investissements industriels à 22 % du produit intérieur brut (PIB), contre un niveau actuel nettement plus bas.
Le ministère mise également sur l’attractivité de cette zone intelligente pour attirer des investisseurs internationaux majeurs, notamment dans le secteur des voitures électriques, en forte croissance mondiale. Le projet vise également à moderniser l’écosystème industriel tunisien, en renforçant la montée en gamme technologique des équipements et composants produits localement.
Ce projet devrait, en outre, relancer l’industrie automobile et derrière la voiture électrique qui rencontre plusieurs obstacles pour s’imposer sur le marché tunisien.
Interrogé à cet effet, le spécialiste en mécanique, Ben Hcine, nous a indiqué : « Le parc de véhicules électriques en Tunisie reste modeste, avec seulement 260 véhicules enregistrés au 31 décembre 2024. Pourtant, les privilèges accordés par l’Etat sont très importants, à savoir des réductions des droits de douane de 30 % à 0 % sur les autobus, voitures légères et véhicules de transport de marchandises électriques, une baisse de la TVA sur les véhicules électriques de 19 % à 7 %, une réduction de 50 % des droits d’immatriculation des voitures électriques et la diminution de 50 % de la taxe de circulation (vignette) pour les voitures électriques ». Pourquoi, alors, la voiture électrique tarde à s’imposer sur le marché ?

Infrastructure inadaptée …
Selon notre interlocuteur du jour, en l’occurrence le spécialiste en mécanique Ben Hcine : «A mon avis, le problème réside en l’infrastructure qui n’est pas adaptée, notamment au niveau des bornes et la durée de recharge électrique. Ce nouveau type d’énergie automobile n’est pas malheureusement encore généralisé à toutes les stations-services et la Tunisie ne compte que 160 bornes dont un bon nombre est défaillant ».
Offrant, en effet, une solution de mobilité plus propre, la voiture électrique est conçue pour émettre moins de CO2, moins de bruit et surtout moins de consommation en énergie, « les objectifs fixés sont ambitieux. Il s’agit d’atteindre 50 000 véhicules électriques, 5 000 bornes de recharge d’ici 2030 et 125 000 véhicules électriques en 2035 », nous dira le spécialiste en mécanique auto, Ben Hcine. Et d’ajouter : « Il faut sensibiliser l’opinion publique sur les avantages de la voiture électrique qui présente un coût d’utilisation beaucoup plus bas que les véhicules thermiques, que ce soit en termes de consommation d’énergie ou de frais d’entretien. Il faut aussi rassurer les conducteurs en matière de réparation de ce type de véhicules, puisque nous disposons du personnel qualifié et nous maîtrisons cette technologie. Mieux encore, l’entretien d’une voiture électrique est pour ainsi dire quasi-nul. Il s’agit, en effet, de véhicules assez simples et donc moins de pannes : un moteur électrique, une batterie, un système de transmission sans boîte de vitesse et beaucoup d’électronique».

M.B.S.M.

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