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800 mille logements inoccupés : Et pourtant les Tunisiens cherchent toujours désespérément un toit ...

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Selon les résultats du dernier recensement, la Tunisie compte 800 mille logements inoccupés. Ce chiffre reflète à lui seul la gravité de la crise qui secoue le secteur de l’immobilier. Que faire pour remettre de l’ordre dans ce secteur stratégique à plus d’un titre?


800 mille, tel est le nombre de logements inoccupés et ni loués ni vendus en Tunisie. Ce chiffré ressort des résultats du dernier recensement opéré en 2024. Tant de questions se posent de fait concernant la situation dans laquelle se trouve le secteur de l’immobilier.  Et pourtant, le secteur immobilier tunisien est un pilier important de l’économie tunisienne, s’accordent à dire tous les experts. Représentant 6,6 % du PIB, le secteur est jugé dynamique et comprend des activités de transaction, de gestion et de promotion. Malgré une baisse des transactions en 2024, le marché semble se redresser. Les prix des logements, notamment dans les quartiers populaires, continuent d’augmenter, mais la concentration de la population dans les grandes villes comme Tunis, Sfax, Nabeul et Sousse crée un déséquilibre entre l’offre et la.demande. «D’alleurs, 85 % des logements inoccupés se situent dans ces régions», nous dira l’expert en bâtiment, Rached Ben Hcine.
Selon toujours notre expert : «Nous avons fait de mauvais choix en abandonnant le logement social, privilégiant le standing et le haut standing. A noter que les 800 mille logements inoccupés cités dans le dernier recensement sont en majorité de la catégorie standing ou haut standing. Le reste, ce sont des habitats anciens datant de l’époque coloniale voire arabo-musulmane. Le fait qu’ils ne soient ni loués ni vendus, cela s’explique par le prix qui reste au-dessus de la bourse du Tunisien moyen». Que faire de fait pour sauver le secteur?

Le social ...
Avec des taux d’intérêt exorbitants, il est presque impossible pour le Tunisien moyen d’accéder aux prêts bancaires destinés à l’achat d’un logement. A cet égard, l’expert en bâtiment, Rached Ben Hcine, nous a indiqué : «Un logement acheté à crédit est payé une fois le prêt remboursé deux fois son prix réel. En d’autres termes, pour 100 mille dinars empruntés, vous remboursez 200 mille dinars. A ces taux-là, vous êtes endettés à vie. Alors, devenir propriétaire est un rêve irréalisable en Tunisie». Et d’ajouter : «Nous n’avons plus le choix et orienter nos politiques en matière de logement vers le social devient ainsi une priorité. C’est, d’ailleurs, la volonté du chef de l’Etat qui, en février dernier, a appelé les intervenants dans le secteur de l’immobilier à assumer pleinement leur responsabilité en assurant le rôle social de l’Etat. En effet, le Chef de l’État s’est longuement penché, lors de son entretien avec le ministre de l’Equipement et de l’Habitat, sur le secteur du logement social, soulignant l’importance pour la Société nationale immobilière de Tunisie (SNIT), l’Agence foncière de l’habitat (AFH) et la Société de promotion des logements sociaux (SPROLS) de renouer avec leurs rôles initiaux et d’assumer pleinement les missions pour lesquelles elles ont été créées, selon un communiqué de la Présidence de la République. Il a rappelé que de nombreux quartiers résidentiels et logements décents ont été construits et mis à la portée des ménages à revenus modestes. De plus, le système de location-accession, permettant aux locataires de devenir propriétaires après une certaine période, constitue une solution que la politique sociale de l’État doit adopter pour remédier à la crise du logement et freiner la hausse excessive des loyers».

M.B.S.M.

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