Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
C’est par le biais d’un plan national intégré de sécurité routière que le ministère de l’Intérieur entend diminuer de 50% les accidents de la route. A quoi consiste ce plan et qu’en pensent les spécialistes ?
S’étalant sur en trois phases, ce plan prévoit une baisse de 10 % des accidents de la voie publique entre 2025 et 2027. Un chiffre qui sera porté à 25 % à l’horizon 2030, puis à 50 % en 2034. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministre de l’Intérieur, Khaled Ennouri, lors d’une séance de dialogue tenue lundi dernier au Conseil national des régions et des districts.
Le ministre a, par ailleurs, révélé que la Tunisie connaitra prochainement le lancement d’une stratégie nationale intégrée de sécurité routière visant à réduire de moitié les accidents de la route. Et d’ajouter : « Cette stratégie comporte une profonde révision du code de la route et des textes annexes, assortie d’une application rigoureuse ».
Ce plan prévoit, également, l’intensification des opérations de contrôle dans les zones les plus touchées par les accidents de la route ainsi que l’extension du réseau des radars intelligents. Une banque de données sera aussi installée en vue de mieux gérer les causes des accidents et aider les différents intervenants, particulièrement la police de la circulation et les unités routières de la Garde nationale à disposer de données statistiques afin d’ajuster les actions de prévention et de répression.
A noter que, selon les chiffres publiés dimanche dernier par l’Observatoire national de la sécurité routière, 598 personnes ont perdu la vie sur les routes tunisiennes, et ce, entre le 1er janvier et le 10 juillet 2025, soit une mortalité routière en hausse de 9,93%. A l’origine de ces drames de la route figurent l’inattention et la distraction au volant avec 40,3% des accidents, suivies par la vitesse excessive (15,3%) et le non-respect de la priorité (9%).
Prévention ou répression ?
Pour les spécialistes, il est dans la nature des choses que toute stratégie visant à réduire le nombre des accidents de la route doit impliquer tous les intervenants dans le trafic routier, «face à une infrastructure dégradée, des conducteurs irresponsables et une volonté parfois délibérée à ne pas respecter le Code de la route, il est important que toute stratégie mise en place doit prendre compte de ces facteurs», nous dira, l’instructeur Mokhtar Harrabi. Et d’ajouter : « Selon le site spécialisé dans la prévention routière-En voiture-, la sécurité sur les routes est un enjeu majeur. Pour minimiser les risques d’accident, le code de la route encadre strictement les comportements de tous les usagers. Encore faut-il que ceux-ci soient sensibilisés à l’importance de la sécurité routière. C’est là que la prévention routière entre en jeu. Les nombreuses notions du code de la route, telle la thématique « sécurité du passager et du véhicule », régissent la plupart des situations que les usagers peuvent rencontrer en circulation : ce sont les règles de sécurité routière. Elles concernent le comportement des automobilistes, des cyclistes, des piétons ou encore des conducteurs de deux roues, et sont fermement appliquées et régulées par les autorités nationales et locales. Pour sensibiliser les aspirants conducteurs, les récents titulaires du permis de conduire et les conducteurs expérimentés à ces règles essentielles, une solution : la prévention routière. C’est la raison pour laquelle la prévention routière entend réduire le nombre d’accidents causés par des comportements dangereux et inappropriés. Quant à la répression, elle ne peut être utile que dans des cas très précis comme le non-port de la ceinture de sécurité, la consommation d’alcool ou de produits stupéfiants au volant et les excès de vitesse qui multiplient les risques et compromettent la sûreté de tous les usagers ».
M.B.S.M.