Dans le cadre de l’hommage rendu au réalisateur tunisien Ali Laabidi, disparu le 10 juin 2025, la Cinémathèque Tunisienne organise un cycle de projections qui met en lumière quatre de ses œuvres les plus emblématiques. Ce cycle démarre aujourd’hui pour se poursuivre jusqu’au 31 octobre, permettant aux cinéphiles de redécouvrir la richesse de son œuvre marquante, dédiée au cinéma tunisien indépendant.
Pour aujourd’hui, le public est convié à découvrir à 18h30, « Redeyef 54 » (1997, Tunisie, 91 min- 35mm). Inspiré du roman « Une journée de Zomra » publié en 1968 par Mohamed Salah Jebri, le film explore la résistance des mineurs face à la répression.
« À Tunis, durant l'hiver 1954, les événements qui se succèdent réunissent deux intellectuels âgés de 30 ans : Brahim et François. Ils arrivent de France et se retrouvent dans le même train qui va les conduire aux usines de phosphates dans le sud de la Tunisie. Ils ne savent pas que le sort va les unir, poussés qu’ils sont par l’idéal.
Brahim est un avocat engagé dans le mouvement national qui est chargé de retrouver son frère, chef des maquisards pour le convaincre de déposer les armes, condition nécessaire aux négociations avec les Français. François est un ethnologue convaincu par la politique de Pierre Mendès France qui est de changer de méthode et de préparer la voie à la paix. C'est à Redeyef, un petit village minier au sud-ouest de la Tunisie, que tout se passe », lit-on dans le synopsis de ce film.
Le programme des projections comporte également demain, à 18h30, « Ellombara » et le vendredi 31 octobre « L’histoire de l’histoire », un court-métrage de 10 minutes et « La dernière heure », un long-métrage de fiction.
Les projections se dérouleront en 35mm, une occasion rare de redécouvrir ces films sur grand écran, dans leur format d'origine. Le cycle est une invitation à revivre la force et la singularité d’un réalisateur qui a marqué l’histoire du cinéma tunisien.
Né à Redeyef en 1950, Ali Laabidi a consacré sa carrière à la création de films qui donnent une voix aux marginalisés, tout en explorant les conflits sociaux et politiques de la Tunisie. Après des études de cinéma et de théâtre en Roumanie, il réalise plusieurs courts- métrages avant de se tourner vers le long métrage, où il marquera le cinéma tunisien avec une œuvre indépendante et engagée.
Ces projections seront un moment de mémoire et de réflexion sur l’œuvre de ce grand réalisateur, et une opportunité pour les spectateurs de se replonger dans les films qui ont marqué son parcours artistique.

