Finaliste du Prix de la littérature arabe 2025 décerné par l’Institut du Monde Arabe, l’écrivain tunisien Zied Bakir sera à l’honneur à la médiathèque de l’Institut français de Tunisie le vendredi 24 octobre. Il y présentera son dernier roman « La Naturalisation ».
Ce rendez-vous clôture une tournée comportant deux autres rendez-vous : aujourd’hui à la Maison de France à Sfax à 17h00 et demain à la Médiathèque Gisèle Halimi, à l’Institut français de Sousse à 18h00.
Paru en janvier 2025 aux éditions Grasset, « La Naturalisation » est le troisième roman de Zied Bakir, après « L’amour des choses invisibles » (juin 2021) et « On n’est jamais mieux que chez les autres » (mars 2012).
Dans ce roman picaresque empreint d’humour et de tendresse, l’auteur retrace le parcours d’exil d’un jeune Tunisien, Elyas Z’Beybi, arrivé à Paris dans les années 1980 avec l’ambition de devenir français. L’histoire débute en 1987, en Tunisie, lorsque le coup d’État de Ben Ali coïncide avec la circoncision ratée d’Elyas. Venu étudier à Paris, il s’égare dans une vie de bohème : il devient sans-abri, fréquente une communauté Emmaüs, traverse un hôpital psychiatrique où il séduit involontairement une psychiatre, et fait la rencontre improbable d’un ancien légionnaire. Avec un regard à la fois candide et lucide, Elyas affronte ses propres contradictions et celles du monde qui l’entoure.
Réflexion poignante sur l’exil, sur l’identité nationale, « La naturalisation », ce roman de 208 pages, oscille entre le politique et le vécu intime, posant des questions existentielles sans réponses toutes faites. L’écriture pourra être un acte thérapeutique ? « Je suis, donc j’écris. J’écris, donc je suis » affirme Elyas Z’Beybi, « le héros » de cette histoire qui a valu à son auteur d’être sur la liste des finalistes du Prix de la littérature arabe 2025.
Né en 1982 à Ghraïba, au sud de Sfax, Zied Bakir s’installe à Paris à l’âge de 24 ans pour y étudier les lettres. En 2010, il autoédite son premier livre, qu’il vend lui-même dans les rues de Saint-Germain-des-Prés. Son parcours est marqué par une période difficile, notamment un passage par une prison en Libye en 2015. Depuis son retour à Paris en 2017, il se consacre à l’écriture et aux voyages.
Sélectionné parmi sept autres finalistes venus de divers pays arabes, Zied Bakir représente la Tunisie dans la course au Prix de la littérature arabe 2025, doté de 8 000 euros. Créé par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe (IMA), ce prix est l'une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe. Il récompense un roman ou un recueil de nouvelles, écrit en arabe et traduit en français, ou directement rédigé en français.
La remise du prix se tiendra le 18 novembre 2025 au siège de l’Institut du Monde Arabe, à Paris. Le lauréat de cette édition succèdera à l’écrivaine tunisienne Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024, avec son roman « Le désastre de la maison des notables », traduit par Souad Labbize.
Il est à noter que cette rencontre que propose l’IFT sera animée par l’universitaire Farouk Bahri et elle sera suivie d’une séance de dédicace, organisée en collaboration avec la Librairie Culturel.
*** Les finalistes du Prix de la littérature arabe 2025
- * Shady Lewis (Égypte), avec « Brève histoire de la Création et de l’Est du Caire », éd. Sindbad/Actes Sud (traduit de l’arabe par Sophie Pommier et May Rostom)
- *Rim Battal (Maroc) avec « Je me regarderai dans les yeux », éd. Bayard
- * Nasser Abu Srour (Palestine) avec « Je suis ma liberté », éd. Gallimard (traduit de l’arabe par Stéphanie Dujols)
- * Hanan El-Cheikh (Liban) avec « La Danse du paon », éd. Sindbad/Actes Sud (traduit de l’arabe par Khaled Osman)
- * Saïd Khatibi (Algérie) avec « La fin du Sahara », éd. Gallimard (traduit de l’arabe par Lotfi Nia)
- * Zied Bakir (Tunisie) avec « La Naturalisation », éd. Grasset
- *Georgia Makhlouf (Liban) avec « Pays amer », éd. Les Presses de la Cité
* Mohammed Alnaas (Libye) avec « Un goût de thé amer », éd. Le bruit du monde (traduit de l’arabe par Sarah Rolfo)

