Par Imen Abderrahmani
Le rideau est tombé le dimanche soir sur la 13ème édition du Festival national du film court « Tunis tout court ». Clôture en beauté avec la remise des prix aux heureux lauréats et portée par un regard confiant vers l’avenir.
La mission n’est jamais été facile pour toute l’équipe de l’Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) qui ont voulu coûte que coûte récupérer leur « héritage » et se repositionner sur la scène critique cinématographique, après des années de déclin. La question ne relève pas d’un manque de volonté, mais plutôt de contraintes logistiques, notamment l’absence d’un local permettant le déroulement régulier des activités et la conservation adéquate des archives, qui sont actuellement entassées dans des cartons. En dépit de toutes ces difficultés, la 13ᵉ édition de « Tunis tout court » a bel et bien eu lieu, portée par une volonté inébranlable et un souffle renouvelé.
Et c’est avant-hier que ce rendez-vous s’est clôturé sur des notes d’espoir avec la consécration de trois films d’un total de seize films sélectionnés parmi les cinquante candidatures.
La cérémonie de clôture a été marquée par un hommage émouvant à la mémoire du grand artiste Fethi Haddaoui, qui nous a quittés le 12 décembre 2024, à l’âge de 63 ans après un long et courageux combat contre la maladie, laissant derrière lui un héritage artistique immense.
L’un des temps forts également de cette cérémonie de clôture est la remise des prix aux heureux lauréats dans les différentes sections.
La cinéphile et critique Fedoua Medallel a remporté le Prix du meilleur article critique pour son texte intitulé « Seuils interdits : entre fantasme et fracture sociale ! ». Elle s’est également distinguée lors de l’atelier de critique cinématographique, décrochant le prix de la meilleure participation pour son analyse du film « 373, rue Pasteur » réalisé par Ismaïl.
S’agissant des films primés, le jury a attribué le prix de la contribution technique : « 373, rue Pasteur » d’Ismaïl, le prix du meilleur scénario au film « Le chemin de l’oubli » (Kol Sana Marra), écrit et réalisé par Ali Marouane Chekki. Le même film a décroché le prix de la meilleure interprétation décerné à Ahmed Landolsi. Quant au prix de la meilleure réalisation, il a été attribué à Anis Lassoued pour « Loading ». Film qui a été en 2024 sur le programme des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) et qui a fait du bon chemin dans de nombreux festivals, valant à son réalisateur de nombreuses consécrations.
Pour un avenir meilleur
Dans son discours de clôture, le président du jury, Hédi Khelil, a relevé que la sélection de cette année avait souffert, dans certains cas, de scénarios insuffisamment aboutis, ce qui a pu impacter la qualité globale de certaines œuvres en compétition. Il a rappelé que le court métrage obéit à des exigences artistiques rigoureuses, que plusieurs productions n’ont malheureusement pas pleinement respectées. Il a néanmoins salué la présence de propositions sincères et prometteuses, particulièrement sur les plans de la mise en scène, de la composition musicale et du traitement de l’image.
À l’occasion de son 40ᵉ anniversaire, l’ATPCC annonce la sortie prochaine de nombreuses publications et projets éditoriaux, témoignant de son engagement continu dans la promotion de la critique cinématographique. Avec ces publications à venir, l’ATPCC entend renforcer son rôle d’acteur clé dans le paysage culturel national et faire de cette année d’anniversaire, un vrai tournant dans la scène cinématographique tunisienne.
Imen.A.