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« La voix de Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania à Venise : Un cri de Gaza et pour Gaza

Par Imen ABDERRAHMANI

Avec son nouveau film «La voix de Hind Rajab», la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania concourt dans la compétition officielle du Festival de Venise, espérant décrocher le Lion d’or.


Le film est un cri qui vient de Gaza qui continue à saigner et dont ses enfants tombent jour après jour à cause non seulement des bombardements sauvages de l’entité sioniste mais à cause aussi de la famine. «La voix de Hind Rajab» explore la tragédie de la fillette palestinienne Hind Rajab, qui a été tuée par les forces israéliennes à Gaza en 2024, avec six membres de sa famille qui fuyaient la ville de Gaza lorsque leur véhicule a été la cible du tir d’un char israélien qui a tué sur le coup son oncle, sa tante et trois cousins. Hind Rajab, dont la mort a bouleversé le monde, n’est pas le seul enfant palestinien à mourir sous les bombardements. Les chiffres sont toujours à la hausse. Ils sont des milliers et des milliers d’enfants à tomber sous les missiles sionistes. Lors de la conférence de presse, tenue le 22 juillet 2025, pour présenter la sélection officielle, le directeur artistique de la Mostra, Alberto Barbera, a salué la puissance émotionnelle de ce film, qu’il considère comme l’un des moments les plus marquants de cette 82è édition qui se tiendra du 27 août au 6 septembre 2025.
La cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania qui a crié haut et fort, lors de la cérémonie de César, en recevant le César du meilleur documentaire pour son film « Les filles d’Olga », pour arrêt immédiat du génocide à Gaza, n’a pas caché sa joie de voir son film dans la sélection officielle de Venise et de pouvoir encore une fois lever sa voix pour sauver Gaza et ses enfants.
«Je suis profondément honoré que  ‘’The voice of Hind Rajab’’ ait été sélectionné pour le concours au Festival du film de Venise de cette année. Mes sincères remerciements à Alberto Barbera et à tout le comité de sélection pour avoir offert cet incroyable coup de projecteur sur le film», a-t-elle écrit dans un long post sur son facebook. La réalisatrice a dit qu’elle n’a jamais imaginé qu’elle puisse dans 12 mois mener jusqu’au bout un projet. Mais ce film a été pour elle différent et elle a trouvé de l’énergie pour l’achever.

Ce silence qui tue…
Pour le déclic, Kaouther Ben Hania a été au cœur de la campagne des Oscars et en pleine préparation pour son nouveau film quand elle « a entendu un enregistrement audio de Hind Rajab suppliant de l’aide. À ce moment-là, sa voix s’était déjà répandue sur internet.
J'ai immédiatement ressenti un mélange d’impuissance et d’une tristesse écrasante. Une réaction physique, comme si le sol avait changé sous moi. Je ne pouvais pas continuer comme prévu. J’ai contacté le Croissant-Rouge et leur ai demandé de me faire entendre l’audio complet. Ça durait environ 70 minutes, et c’était terrible», a-t-elle souligné dans ce post.
«Après l’avoir écouté, j'ai su, sans aucun doute, que je devais laisser tomber tout le reste. Je devais faire ce film. J’ai longuement parlé avec la mère de Hind, avec les vraies personnes qui étaient à l'autre bout de cet appel, ceux qui ont essayé de l'aider. J’ai écouté, j’ai pleuré j’ai écrit. Puis j’ai tissé une histoire autour de leurs témoignages, en utilisant le véritable enregistrement audio de la voix de Hind, et en construisant un film à un seul endroit où la violence reste hors-écran… Ce que je voulais, c'était me concentrer sur l’invisible : l’attente, la peur, le bruit insupportable du silence quand les secours ne viennent pas. Parfois, ce que vous ne voyez pas est plus dévastateur que ce que vous faites», raconte Kaouther Ben Hania, expliquant quelques étapes de la genèse de ce film fait à chaud mais avec beaucoup d’émotions.
Long-métrage de fiction (89’), inspiré de faits réels, le film réunit au casting Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.
Coproduction tuniso-française de Tanit Films, Film4 Productions et Film Four, le film a élégamment  bénéficié, selon le Centre national du cinéma et de l’Image (CNCI), d’une bourse d’aide du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique, relevant du ministère des Affaires culturelles.
Avec ce film, la réalisatrice espère faire entendre la voix des enfants de Gaza et de tous les enfants qui souffrent à cause des guerres et des conflits.

I.A.

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