Partagées au quotidien sur les réseaux sociaux, les œuvres de l’artiste palestinien Raed Qatanani constituent un acte de résistance à la barbarie sioniste et une dénonciation de souffrances quotidiennes des Palestiniens. Des œuvres-chroniques de ces temps difficiles.
Quel rôle joue l’artiste en temps de crise? L’artiste est-il toujours un médiateur pour la paix ou un éclaireur, qui, à travers son art, interroge le quotidien et met en lumière la vérité ? Aujourd’hui, alors que Gaza est en ruine et les artistes et écrivains du monde, ceux qui dans leurs discours insistent que seul l’Homme est au cœur de leurs «créations», sont divisés, chacun selon ses convictions et surtout ses propres intérêts, les œuvres de Raed Qatanani traversent la toile pour raconter autrement, artistiquement, cette Palestine déchirée par la guerre et cette enfance violée devant les yeux d’un monde qui a perdu ses repères, son humanité.
Support de dénonciation de cette guerre sioniste sauvage, sans foi ni loi, ciblant les Gazaouis et surtout les femmes et les enfants, les œuvres de l’artiste palestinien, installé à Amman, ne se contentent pas de mémoriser les horreurs que vivent les Palestiniens et l’atrocité de leur quotidien. Elles entretiennent aussi l’espoir de retour, mettant en lumière le rôle primordial de la femme.
Il excellait à la représenter dans ses différents états: elle est solide, belle, fière d’elle, combattante, authentique, enracinée. Elle est racontée à différents niveaux: socioculturel, politique, esthétique et humanitaire. L’artiste la présente dans sa robe traditionnelle brodée (élément fondamental de l’identité palestinienne) avec une richesse visuelle, symbolique et esthétique, pour mettre l’accent sur cette femme – emblème de la terre, de la Palestine, de la résistance…
Elle tient, dans de nombreuses œuvres, fermement la carte de la Palestine, qui contient à son tour des signes fondamentaux de l’identité et du lieu palestiniens, à savoir Al Qods avec son dôme doré et l’olivier ou encore les orangers. Elle est encore cette femme solide, optimiste, qui continue à défendre son droit de retour après des années d’exil. La femme de Raed Qatanani n’est jamais une femme soumise, désespérée… Elle est toujours cette étincelle de lumière, d’espoir, qui éclaire non seulement l’œuvre mais également toute la carte de la Palestine.
Combat? A chacun ses armes
Depuis le 7 octobre et même avant, depuis des années et à chaque fois que l’armée sioniste attaque une ville palestinienne ou encore bombarde un camp de réfugiés, l’artiste Raed Qatanani est là, immortalisant à travers ses œuvres (dessins, caricatures, graphismes, peintures…) les atrocités et les horreurs. Ainsi, ce qui distingue la carrière de l’artiste Raed Al Qatanani est cette capacité d’interaction rapide avec les événements successifs en Palestine, en produisant des œuvres de haute qualité esthétique, qui sont très souvent relayées par les internautes dans les réseaux sociaux.
Colère, nostalgie, affliction, espoir, inquiétude… Les œuvres de Raed Qatanani — qui sont à découvrir sur les réseaux sociaux- ne laissent personne indifférent. Elles sont un récit visuel, une chronique du quotidien palestinien où l’artiste exprime son point de vue de ce que subissent les Palestiniens.
Lui qui petit a été forcé avec sa famille à quitter sa ville et sa terre pour se réfugier en Syrie puis en Jordanie. Raed Qatanani n’oublie pas ses racines, ses amis d’enfance, sa grande famille, les parfums, les couleurs et les saveurs de sa Palestine bien aimée…
Créatif, choisissant de mener son propre combat et de défendre à travers son art la cause palestinienne juste, l’artiste palestinien accompagne ses œuvres publiées sur la toile par des extraits des poèmes de poètes palestiniens comme Mahmoud Darwich, Samih Al-Qacem, Ghazi Al-Jamal et Taoufik Ziyad. C’est ainsi que l’artiste palestinien brise les contraintes territoriales, éveille les consciences et surtout présente le vari récit de ce qu’endurent les Palestiniens depuis des décennies.