Par Chokri BACCOUCHE
La décadence morale de l’Occident n’a pas seulement touché les bas fonds, mais elle est en train de le creuser. Joseph Borell vient de nous le confirmer en livrant un témoignage sidérant et glaçant sur la descente aux enfers de la décrépitude de la conscience occidentale. L’ancien chef de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré, en effet, dans un message publié sur le réseau social X, jeudi dernier, que «des mercenaires américains ont froidement massacré des centaines de Palestiniens alors qu’ils étaient en quête de nourriture aux points indiqués par ladite Fondation humanitaire pour Gaza», une organisation américaine soutenue par l’entité sioniste. «C’est horrible, mais la Commission européenne et le Conseil de l’UE restent réticents à prendre des mesures pour lutter contre ces crimes», a-t-il ajouté.
Abject, ignoble et scandaleux. Il n’y a pas des termes assez durs pour qualifier le comportement indécent de cette Amérique prétendument des valeurs et qui se veut paradoxalement la dépositaire attitrée des libertés et de la démocratie. La «première puissance mondiale» tombe bien bas. Elle s’en prend à un peuple vulnérable et sans défense et participe de manière directe à son extermination programmée par ses décideurs à la Maison Blanche et lâchement exécutée par ses nervis. Ces «chiens de guerre», comme on les surnomme, sont financés par l’argent des contribuables américains et dressés pour tuer les Palestiniens. Ils ont été dépêchés dans l’enclave palestinienne sinistrée pour prêter main-forte dans cette sale besogne aux sicaires israéliens. Les accusations gravissimes de Joseph Borell ont été confirmées par deux mercenaires chargés de superviser les opérations de la Fondation humanitaire pour Gaza qui ont fait des révélations édifiantes et fracassantes aux journalistes de l’Associated Press sous couvert de l’anonymat. Employés par UG Solution, un sous-traitant américain chargé de recruter le personnel de sécurité sur les sites de distribution de la Fondation, ces derniers ont fourni à l’AP des témoignages, des vidéos, des rapports internes et des SMS édifiants et accablants. Les images qui ont été authentifiées et vérifiées par des experts montrent des Palestiniens serrés les uns contre les autres entre des barrières métalliques, se baissant au son des tirs et s’éloignant de la fumée des grenades assourdissantes.
Les mercenaires affirment que des balles réelles, des grenades assourdissantes et du gaz poivré sont utilisés dans presque tous les sites de distribution à Gaza, même en l’absence de menace pour la sécurité. L’un d’entre eux a déclaré que des balles étaient tirées régulièrement dans toutes les directions, y compris vers les demandeurs d’aide. Une photo partagée par l’un des employés montre une femme allongée sur une charrette tirée par un âne, après avoir été touchée à la tête par un éclat d’une grenade assourdissante. Dans l’une des vidéos, on peut voir également des mercenaires debout sur un monticule de terre et, après une série de tirs, on entend des voix hors champ applaudir et dire «Je crois que vous en avez touché un» et «Bien sûr, mon gars!». L’agent de sécurité qui a filmé la vidéo a déclaré à l’AP que les autres mercenaires avaient d’abord commencé à tirer pour disperser la foule, mais qu’ils avaient ensuite continué à cibler des Palestiniens qui avaient récupéré leur aide et quittaient le site.
Les deux mercenaires qui se sont manifestés expliquent qu’ils ont été «troublés» par ce qu’ils ont vu et qu’ils considèrent ces pratiques comme «dangereuses» et «irresponsables». La Fondation humanitaire pour Gaza, qui a fait l’objet d’une vive controverse avant même le début de ses opérations, s’est révélée être finalement un nid de tueurs à gages dignes de la pègre de la pire espèce mandatés pour massacrer délibérément les civils palestiniens. Ces derniers n’ont d’autre choix que de mourir de faim ou mourir par balle tirée à bout portant et sans sommation par ces «sicarios». La prime versée à ces tueurs est en fonction apparemment du nombre de Palestiniens abattus. Le «tableau de chasse» compte déjà 550 victimes depuis un mois selon les dernières statistiques, mais cette liste macabre est loin d’être close pour autant. Chaque jour que Dieu fait, entre 40 et 50 Palestiniens sont ainsi massacrés en venant chercher un vulgaire sac de farine dans ces sites de distribution, non pas de l’aide humanitaire, mais de la mort préméditée. Silence! Les Etats-Unis et l’entité sioniste tuent au vu et au su de la communauté internationale qui assiste en spectatrice passive non seulement au génocide programmé de tout un peuple mais également à la mise à mort du droit international et de toutes les valeurs communément admises.
C.B.