Par Hassan GHEDIRI
Notre pays parvient, certes, à rafler une médaille de bronze africaine mais reste très en deçà des standards internationaux de valorisation de la recherche et de l’innovation…
Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec la fondation Mohammed Ben Rached Almaktoum des Emirats arabes unis, a dévoilé l’indice mondial du Savoir de l’année 2025 (Global Knowledge Index : GKI), et ce, à l’occasion du Sommet du savoir tenu à Dubaï les 19 et 20 novembre.
C’est un classement qui mesure et évalue les performances des pays dans les domaines de développement humain, comme l’éducation, la formation technique et professionnelle, l’enseignement supérieur, l’intégration des TIC, la recherche et l’innovation.
Dans le rapport édité à cet effet, l’on souligne notamment que l’avenir du développement humain dans chaque pays repose sur la capacité des Etats à transformer le savoir en un outil de production, d’innovation et d’équité.
Et d’ajouter que beaucoup d’études montrent que les pays qui investissent massivement dans la recherche scientifique et l’innovation numérique réalisent de grandes performances en matière de développement humain et dans la création des richesses.
Le GKI 2025 établit un état des lieux pas très reluisant pour l’Afrique. Les pays africains sont globalement mal classés sauf la Maurice qui sort du lot et obtient un score proche de la moyenne mondiale.
Ce pays a pu décrocher la note de 41,6/100 (Plus un pays est proche de 100, plus il est performant, et inversement) grâce à une très bonne performance dans l’enseignement pré-universitaire qui lui a valu un score de 64,6/100 et une place parmi les meilleurs du monde devant des pays avancés tels que l’Irlande ou le Luxembourg. La Maurice s’est également distinguée par de bonnes notes au-dessus de 45/100 dans les domaines de TIC, les politiques économiques et sociales.
Peut mieux faire !
Au podium africain, la Tunisie décroche difficilement la troisième place en talonnant de très près les Seychelles (78è mondial) sans pour autant cocher toutes les cases requises à même de se hisser au rang mondial. Notre pays parvient certes à rafler une médaille de bronze africaine mais se contente de la 79è place (score 38/100) dans un classement mondial composé de 149 pays.
La Tunisie aurait pourtant pu faire mieux surtout dans le chapitre Recherche-Développement-Innovation (RDI) dans lequel elle n’obtient que 20,6/100. Le GKI2025 met ainsi en lumière le principal handicap de la Tunisie dans le domaine du développement du savoir, en l’occurrence la faiblisse des RDI. Un mal partagé par l’ensemble des pays africains mais qui constitue l’épine dorsale du progrès économique et social.
La Tunisie se distingue par un score légèrement au-dessus de certaines grandes économies africaines comme par exemple l’Afrique du Sud, (93è), mais reste très éloignée des standards internationaux en ce qui concerne le développement humain.
Le GKI 2025 met en avant plusieurs facteurs structurels pour expliquer le mauvais positionnement des pays africains et, par ricochet, celui de la Tunisie. En fait, dans leur rapport, le PNUD et la Fondation Al Maktoum pour le savoir épinglent pratiquement tous les pays africains pour les faiblesses généralisées en matière de recherche, développement et innovation, un domaine où les performances du continent restent « très mauvaises ».
Le rapport pointe également les limites persistantes de l’enseignement supérieur, encore éloigné des standards internationaux, ainsi que les inégalités d’accès à l’enseignement pré-universitaire, caractérisé par une grande disparité territoriale à l’intérieur des pays. Il faut ajouter aussi le rythme très lent de la digitalisation des systèmes d’apprentissage et les obstacles institutionnels et réglementaires qui entravent l’innovation et l’investissement dans l’intelligence.
H.G.

