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IA et journalisme : Entre assistance et méfiance…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

L’IA est-elle l’ennemie des journalistes ? Si ce n’est pas le cas, comment alors l’adapter aux besoins des médias et tirer profit des opportunités qu'elle pourrait offrir pour l'avenir du journalisme ?


En partenariat avec Arij, Google et New Initiative, l’Union de la Presse Francophone (UP) a organisé hier à Tunis un atelier de formation au profit des journalistes tunisiens sous le thème «L’intelligence générative et éthique de l’Intelligence artificielle».

Animé par la journaliste, présidente de la section Tunisie de l’Union de la presse francophone et experte en journalisme d’investigation et en IA, Hanène Zbiss, cet atelier a été l’occasion pour les participants de découvrir les opportunités que les outils de l’Intelligence artificielle pourraient offrir pour l'avenir du journalisme. Mais il était d’abord important d’expliquer quelques concepts et en premier lieu l’intelligence générative.

La formatrice, Hanène Zbiss, dit à ce sujet : « L'IA générative est une technologie d'intelligence artificielle capable de créer des contenus à partir de modèles d'apprentissage profond entraînés avec de grands ensembles de données. Les modèles d'IA générative, qui sont utilisés pour générer de nouvelles données, sont le pendant des modèles d'IA discriminative, qui servent à trier les données en fonction des différences.

Aujourd'hui, les applications d'IA générative sont utilisées pour produire des textes, des images, du code, etc. Ces productions sont obtenues lors de l'inférence d'IA, la phase d'exploitation durant laquelle le modèle est capable d'appliquer ce qu'il a appris au cours de son entraînement à des situations réelles. Les dialogueurs (ou chatbots), la création et la retouche d'images, l'assistance au développement des logiciels et la recherche scientifique comptent parmi les cas d'utilisation les plus courants de cette technologie ».

Concernant les journalistes, l'intelligence artificielle transforme leur travail. Les rédactions adoptent ces technologies pour l'automatisation des tâches répétitives, l'analyse rapide de grandes quantités de données et l'amélioration de la production de contenu. Les outils d'IA graphique permettent également aux journalistes de créer des visualisations de données percutantes à partir de simples descriptions textuelles. La puissance des algorithmes va au-delà du design basique.

L'IA analyse les données brutes pour suggérer les formats visuels les mieux adaptés : graphiques, diagrammes ou cartes interactives. Cette approche garantit une meilleure compréhension des informations par le public. Ces outils permettent aux professionnels de l'information de se concentrer sur des aspects plus créatifs comme l'investigation et l'analyse, sans pour autant remplacer leur expertise et leur jugement critique, d’où la question complexe portant sur le rapport entre l’IA et la déontologie et l’étique…

Vigilance et prudence…

La montée en puissance de l’intelligence artificielle pose une série de questions hautement sensibles et à leur tête la question de l’étique. Pour la formatrice Hanène Zbiss : « Le journaliste doit vérifier et relire ce que l’IA lui propose comme contenu. Car l’IA peut parfois reproduire ce que son programmeur lui propose. Et là, on n’est pas à l’abri de dépassements par exemple sexiste et raciste ».

Une étude réalisée en septembre 2024 par l’agence Oxygen, auprès de 1 500 journalistes français, a montré que 61,73 % des journalistes estiment que l’IA pourrait nuire à l’éthique journalistique, et 43,21 % déclarent avoir déjà rencontré des problèmes de fiabilité des informations générées par ces outils.

Selon la formatrice : « Les exemples de problèmes éthiques liés à l'IA incluent la responsabilité et la confidentialité des données, l'équité, l'explicabilité, la robustesse, la transparence, la durabilité environnementale, l'inclusion, le libre arbitre, l'alignement des valeurs, la responsabilité, la confiance et l'utilisation abusive des données personnelles.

L’objectif est de développer un outil d’intelligence artificielle, par et pour les journalistes, qui garantit la propriété intellectuelle des médias sur leurs publications”, tout en étant au service d’une information fiable et d’un journalisme de confiance.

M.B.S.M.

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