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Le FAO appelle la Tunisie à redoubler de vigilance : Après la sécheresse faut-il se méfier d’une « peste acridienne » ?

Par Hassan GHEDIRI 

La Tunisie doit intensifier davantage les prospections sur le terrain dans les régions offrant des conditions favorables à la formation des essaims de criquets menaçant les cultures et les pâturages…

 Alors que les autorités en Tunisie assurent avoir pris toutes les précautions pour contenir la progression des criquets pèlerins dans le sud du pays, le FAO croit que notre pays doit renforcer la vigilance au vu de l’augmentation de l’activité acridienne au centre de l’Algérie et l’ouest de la Libye où sont signalées des infestations plus importantes que d’habitude. L’organisation onusienne a en effet alerté au début de la semaine, après avoir observé une migration massive des groupes de criquets adultes et de petits essaims originaires du Sahel vers le sud du Sahara. Le FAO croit que les pluies de l’hiver et du début du printemps ont créé des conditions très propices à la reproduction des criquets ce qui oblige les pays concernés à doubler les efforts et à intensifier les prospections dans les zones où la reproduction des criquets est susceptible de se produire. 

Dans le sud de la Tunisie, plusieurs régions offrent en effet des conditions favorables à la formation des essaims de criquets, ce qui représente une grande menace pour les cultures et les pâturages. Depuis le début le mois de mars, les vents et les précipitations ont facilité la propagation, au sud du pays, des criquets-pèlerins qui représentent, selon les spécialistes, des ravageurs migrateurs des plus destructeurs au monde. Grâce, ou à cause des pluies, les criquets deviennent en effet capables de se reproduire des centaines de fois plus que d’habitude. Leurs dégâts deviennent alors pire que la sécheresse.   

Se déplaçant en des essaims formés de plusieurs centaines de millions d’individus, les criquets migrateurs peuvent détruire des champs de culture s’étendant sur plusieurs hectares. Un seul essaim contenant jusqu’à 80 millions d’adultes est en effet capable de consommer en une seule journée l’équivalent de la nourriture de 35 mille hommes. 

Eviter les dommages irréparables

La FAO qui a appelé depuis le début du printemps la Tunisie et ses voisins à la vigilance croit aujourd’hui que la lutte doit être mieux coordonnée à l’échelle du pays et avec les pays voisins afin de contenir cette peste acridienne qui se profile à l’horizon et qui menace de causer des dommages irrémédiables aux cultures, aux pâturages et mettre en péril la sécurité alimentaire. 

Depuis le mois de février, les services du ministère de l’Agriculture, en coordination avec les Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) de Médenine, Tataouine et Kébili, ont intensifié les campagnes de prospection dans les zones sensibles, notamment dans les régions frontalières. Des équipes spécialisées sont mobilisées pour assurer une surveillance permanente de  la progression des criquets et prendre les mesures appropriées  en cas de détection d’essaims. Jusqu’à fin avril, la superficie totale traitée a avoisiné les 7900 hectares, couvrant principalement les zones de reproduction et de transit des criquets. Cette action aurait permis d’éviter une multiplication incontrôlée des essaims, mais les autorités savent qu’un relâchement aura des conséquences irréparables

La présence au sud de la Tunisie de ces ravageurs représente une menace pour les cultures de céréales, les plantations maraîchères, les palmeraies ainsi que pour les pâturages naturels, essentiels pour l’élevage ovin et caprin dans la région. Une infestation incontrôlée pourrait provoquer d’importantes pertes économiques pour les agriculteurs et aggraver les difficultés de ces régions, déjà lourdement fragilisées par plusieurs années de sécheresse.

H.G.

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