Le Festival International des Films des Droits de l’Homme (Human Screen Festival) s’ouvrira, demain, le 11 novembre à la Cité de la Culture à Tunis, avec un film d’ouverture poignant « Pose ta main sur ton cœur et marche », réalisé par Sepideh Farsi, en hommage à la photographe et journaliste martyr Fatima Hassouna.
Avec comme slogan « Les droits sont indivisibles », ce festival est de retour dans une 10ème édition qui s’inscrit dans la même démarche thématique et les mêmes soucis socio-culturels. Organisée par l’Association Culturelle Tunisienne pour l’Inclusion et la Formation (ACTIF), cette manifestation cinématographique se veut une tribune d’échange et d’expression sur les droits. Elle est également une importante plateforme et vitrine de présentation et de discussion des films qui évoquent différentes thématiques liées aux droits qu’ils soient économiques, culturelles, éducatives, sociales, écologiques…
Pour bien marquer cette édition, les organisateurs ont choisi pour la soirée d’ouverture qu’accueillera la salle Taher Chériaa (Cité de la culture), à 19h00, de raconter le droit à la vie, à la terre, à la souveraineté… et ce en programmant « Pose ta main sur ton cœur et marche », une œuvre poignante de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi, qui rend hommage à Fatima Hassouna, une jeune journaliste palestinienne martyrisée à Gaza.
Le film qui a figuré dans la sélection officielle de Cannes est un témoignage unique et saisissant, réalisé grâce à des images prises par Fatima elle-même avec son téléphone portable. Alors qu’elle documentait la guerre à Gaza, Fatima a pris le risque de capturer l’horreur de la machine de guerre sioniste. Elle a entretenu une correspondance soutenue avec Sepideh Farsi, lui envoyant des images et vidéos prises sur le terrain, jusqu'à sa mort tragique le 16 avril 2025, lorsqu'un bombardement israélien a frappé Gaza. Comme Fatma, nombreux sont les journalistes et les photojournalistes qui ont été la cible de l’armée sioniste, cherchant à tout prix, à couper Gaza du monde.
Agée seulement du 24 printemps, Fatima est tombée en martyr, juste un jour après avoir appris que son film avait été sélectionné pour le Festival de Cannes. Dans son film, Sepideh Farsi s’est reposée sur des échanges téléphoniques émouvants entre elle et Fatima pour raconter le quotidien amer des gazaouis mais aussi pour témoigner de la brutalité de l’armée sioniste. Le film est à la fois un hommage à cette photojournaliste qui a risqué sa vie pour documenter la réalité quotidienne à Gaza et à la résilience des femmes palestiniennes face aux pires atrocités de notre époque.
Au programme
Pour ce 10ème anniversaire de ce festival qui à travers les projections et les débats contribuent à une meilleure prise de conscience des droits et encourage les réalisateurs à explorer encore cette thématique, une importante sélection de films est annoncée. Ces films proviennent de 32 pays, à savoir, le Liban, le Maroc, les Émirats Arabes Unis, la Syrie, la Palestine, l’Égypte, le Kenya, le Togo, l’Ouganda, l’Iran, la Corée du Sud, le Bangladesh, l’Afghanistan, le Pérou, le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Canada, la Belgique, l’Italie, la Grèce, l’Arménie, la Pologne, la Bosnie, l’Ukraine, la Turquie, la France, la Biélorussie, la Suisse, l’Espagne et également la Tunisie.
Le festival propose également un atelier d’écriture critique, où les cinéphiles peuvent apprendre à analyser et critiquer les films, une expérience de trois jours qui se conclura par la publication d’articles écrits par les participants. Cet atelier est animé par le critique de cinéma Nacer Sardi. Une table ronde internationale est prévue le 14 novembre 2025, ayant pour thème « Les droits de l’homme dans la réalité actuelle », abordant notamment les droits des Palestiniens à la vie et les droits des femmes à la sécurité. Le cinéma espagnol sera l’invité d’honneur de cette édition. Les films programmés dans cette section n’ont pas encore été révélés.
Selon les chiffres avancés par le comité d’organisation, le festival propose au total 55 films répartis entre 6 longs-métrages, 17 courts-métrages narratifs, 9 films documentaires, 13 courts-métrages documentaires et 10 films d’animation.
Il est à noter que l’entrée aux projections est gratuit et ce pour affirmer le droit de tous à la culture.
Imen.A.

