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Les festivals d'été jouent l'exclusion...

Par Imen ABDERRAHMANI 
La poésie, la danse, qu'elle soit classique ou contemporaine, la littérature ou plutôt l'édition en général, les arts plastiques dans leur diversité, le cinéma comme le théâtre, tous ont été exclus, cet été, des programmes des festivals, comme si les organisateurs ont déclaré la guerre à tout genre de spectacle qui peut inciter le citoyen à réfléchir, à s'interroger, à découvrir. C'est le temps de divertissement, que le peuple chante et danse, pas besoin de se torturer les méninges et penser aux mots d'une chanson, ou au parcours hors pair, militant socialement, écologiquement ou politiquement d'un artiste. Cet été, les festivals ont joué la carte de divertissement. Pas faux mais faut-il penser à l'équilibre? Pourquoi on n'a pas pensé à introduire des activités: présentation d'un livre, une mini-foire du livre en marge du spectacle, une exposition à l'entrée du théâtre, un film qui passe dans l'après-midi pour enfants ou même adultes... pour donner un aspect culturel à des festivals devenus commerciaux? Pourquoi les organisateurs n'ont pas pensé à un spectacle réunissant des artistes en herbe des différents conservatoires et instituts de la région? Excepté le festival international de Monastir qui, chaque année, offre sa scène aux jeunes talents, c'est toujours la même mentalité du nord au sud, minimisant les efforts et les cmpétences de ces talents en herbe, qui pourraient un jour assurer la relève.
Certes, les festivals d'été continuent leur bon chemin, assurant des entrées importantes et drainant le grand public et pas besoin aujourd'hui de penser à n'importe quel changement puisque la clôture de plusieurs festivals est généralement dans quelques dizaines de jours. Mais il faut que les délégués régionaux des Affaires culturelles assument leur responsabilité pour le reste de l'année, c'est-à-dire pour la rentrée culturelle, pour la nouvelle saison culturelle en misant dans leurs programmes sur la découverte, la diversité, la créativité... Il faut qu'ils encadrent et aident les directeurs à tracer leurs programmes en se posant toujours la question sur la mission de la culture, sur leur rôle et sur les produits culturels qu'ils offrent aux Tunisiens... Il faut frapper à la porte de la Maison du roman, la Maison de la poésie, les maisons des cultures, les conservatoires, les centres culturels privés, les galeries, les maisons d'édition... pour voir clairement et pouvoir sortir des sentiers battus et avancer dans ce flou. Etre organisateur culturel est une responsabilité, être responsable culturel est une responsabilité doublée envers les artistes, tous sans exception, comme envers les Tunisiens de toutes les catégories sociales et culturelles.
A méditer!

I.A. 

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