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Au TNT : le 4ème art trait d’union entre les peuples et « Le métro de Gaza » à l’ouverture

La célébration de la Journée mondiale du théâtre, demain, le 27 mars, ne passera pas sous silence au Théâtre national tunisien (TNT). Une programmation riche placée sous le signe de l’ouverture mais aussi la solidarité avec la Palestine est annoncée à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 02 avril, à Tunis et au Kef.

 La 2ème édition de la manifestation « Tunisie théâtres du monde » offrira à voir, cette année, un bouquet d’œuvres théâtrales d’ici et d’ailleurs. Orchestrée avec le soutien de la Fondation Abdelwahab Ben Ayed-FABA, cette édition démarre ce soir, en avant-goût,  au Centre d’art dramatique et scénique du Kef, avec la pièce « Danse céleste » de Tahar Aissa Ben Arbi. C’est l’histoire de Hala, une femme emprisonnée dans les protocoles sociaux qui tombe amoureuse d’un écrivain décédé suite à un cancer. Ecrite et mise en scène par Taher Aissa Ben Arbi, cette pièce de théâtre se veut un voyage entre deux mondes, entre le soufi et le quotidien, le spirituel et le matériel, grâce à une écriture brouillant les frontières entre le théâtral et le cinématographique.

Pensé et organisé pour faire de la Tunisie une plateforme d’accueil des théâtres du monde et pour créer des possibilités d’échange périodiques, en dehors de la période des Journées théâtrales de Carthage (JTC), ce rendez-vous qui souffle cette année sa 2ème bougie et qui accompagne la célébration de la Journée mondiale du théâtre, offre à la Palestine une place de choix dans la programmation. Question de confirmer et de réaffirmer un soutien inconditionnel au peuple palestinien et aux artistes palestiniens qui galèrent pour produire leurs œuvres et qui continuent à être la cible de l’armée israélienne qui, lors de ces cinq derniers mois, a détruit toute l’infrastructure culturelle sans oublier les artistes tombés en martyre et emprisonnés dans les geôles israéliennes.

Embarquement dans le « Métro de Gaza »

Ainsi pour faire entendre les voix de ces artistes qui continuent malgré tout à produire et à être présent sur les scènes du monde au nom de la Palestine, le coup d’envoi officiel de cette 2ème édition sera donné par «Le métro de Gaza».

Production théâtrale palestino-suisse du « Théâtre de la liberté de Jénine », «Le métro de Gaza » aura également une escale au Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef qui s’est associé, à cette édition, au TNT.

Ecrite à quatre à mains, à distance, entre deux pays, par la Palestinienne Khawla Ibraheem et le Suisse Hervé Loichemol D’après une œuvre de Mohamed Abusal, la pièce raconte l’histoire d’une « jeune femme Palestinienne, entrée en contact avec un Gazaoui par l’entremise d’un site internet. Perdant sa trace, elle décide de le rejoindre à Gaza… Elle croise l’inventeur d’un métro récemment mis en service alors elle fait d’étranges rencontres et elle se voit embarquée dans des situations qu’elle pensait dépassées. Le métro imaginé par Mohamed Abusal autorise tous les déplacements, mais bute continuellement sur le réel de la guerre... ».

Originale, la pièce tire ses racines d’un projet photographique mené en 2011 par l’artiste gazaoui Mohamed Abusal qui a photographié dans plusieurs dizaines de lieux de la bande de Gaza des « M » lumineux, indiquant des bouches de métro imaginaires, des stations qui n’existaient que dans sa tête. Récupérant cette installation visuelle pleine d’humour qui raconte la situation chaotique dans cette ville palestinienne où les habitants sont coupés en deux entre Gaza et la Cisjordanie et l’idée de ce métro virtuel, les deux auteurs ont tissé l’histoire de cette pièce qui porte quelques rêves des Palestiniens.

Importante sélection

Le programme de cette édition comporte également « Mute » du dramaturge et metteur en scène koweïtien Souleymane Al Bassam. Lauréate du Tanit d’or des JTC 2023, cette pièce de théâtre est à ne pas manquer. Cette même œuvre a valu à l’actrice Hala Omrane le prix de la meilleure interprétation féminine de cette même édition des JTC.

 

 

Partant de l’événement sismique de l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, Souleymane Al Bassam a tissé son texte, s’interrogeant sur le sens de la résistance artistique dans un monde tiraillé par les conflits et les divisions. Le silence pourra-t-il être une forme de résistance ?

Le catalogue de ce rendez-vous propose également aux passionnés de Tchekhov et de son théâtre « Un incident sur la route ».

Mise en scène par Dmitry Yumashev, cette œuvre s’inspire de «Sur la grand’route», une pièce courte écrite par Anton Tchekhov en 1885. La pièce met en scène la misère et la violence que vivent des hommes et des femmes, des gens ordinaires, sans abri qui se rencontrent par hasard dans un wagon perdu dans l’immensité du territoire russe.

 

 

Entre la salle « Le 4ème art » et « Le Palais du théâtre –Halfaouine » se multiplient les rendez-vous et s’enchaînent les représentations avec au programme : «Autre… chose» de Mohamed Kouas, «Bird» de Selma et Sofiane Ouissi, une production l’art Rue-Dream city, «Untitled» de Marwa Manai, une production du Centre des arts dramatiques et scéniques de l’Ariana, «L’Albatros» de Chedly Arfaoui, une production du Théâtre de l’Opéra de Tunis sans oublier également les récentes productions du TNT : «Kert-La boucle d’oreille» de Mohamed Bousaidi, «Danse céleste» de Tahar Aissa Ben Arbi et «I dreamed about you yesterday» de Lobna Mlika et Brahim Jomaa.

Imen ABDERRAHMANI

 

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