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La Tunisie vise 125 mille voitures électriques d’ici 2035 : Va-t-on gagner au change?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

De 570 actuellement, la Tunisie veut passer à 125 mille voitures électriques d’ici 2035. Un rebond synonyme de création de plusieurs opportunités, notamment au niveau de l’innovation en matière d’emploi.


Intervenant en milieu de cette semaine au micro de la Radio nationale, Abdelhamid Gannouni, directeur de l’efficacité énergétique dans le secteur des transports à l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) et responsable du projet de mobilité électrique en Tunisie, a révélé que le parc des voitures électriques en Tunisie compte actuellement 570 véhicules. L’objectif est, de fait, d’atteindre 125.000 voitures électriques et 12.000 bornes de recharge publiques à l’horizon 2035.
Cela va générer plusieurs opportunités en matière d’environnement et la création de nouveaux emplois. Selon, en effet, le responsable : « Il est indispensable que l’énergie alimentant ces véhicules provienne des énergies renouvelables, et non du gaz ou du pétrole, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution environnementale ». De son côté, le spécialiste en mécanique, Maher Mathlouthi, précise : « Ce rebond en nombre de voitures électriques et hybrides nécessitera la formation de mécaniciens spécialisés. Ces techniciens en électricité et électronique automobile assurent la pose, l’entretien et la réparation des appareils et des mécanismes électriques ou électroniques des automobiles. Ils prennent aussi en charge le contrôle, le diagnostic et la maintenance des véhicules. Ils réalisent les opérations de maintenance périodique sur des véhicules de technologie récente et effectuent des diagnostics simples et des réglages. Ils effectuent, également, des reconfigurations des systèmes électroniques et informatiques embarqués ».
Pour les prix d’une voiture électrique en Tunisie, il faut prévoir un budget allant de 65 mille dinars pour un véhicule 4-5 cv, à 102.500 D pour les voitures de luxe. D’ores et déjà, plusieurs centres de formation ont ouvert leurs portes en Tunisie dont le centre de formation professionnelle en mécanique de Sidi Bouzid qui propose une formation en mécanique électrique. D’autres centres privés proposent, également, la même spécialité en matière de formation dans la mécanique électrique.

Des opportunités et des défis …
Même si les voitures électriques sont à la base conçues afin de protéger l’environnement, il n’en demeure pas moins que les batteries utilisées par ce type de véhicules suscitent toujours un grand débat concernant leur fiabilité et leur impact écologiques. Pour l’activiste écologique, Amir Haj Massoud: «Les voitures électriques ont un impact positif sur l’environnement, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques. Cependant, leur fabrication a un impact plus élevé que les voitures thermiques, principalement en raison de la fabrication des batteries. Selon Amensty international, certaines voitures électriques ne sont pas aussi «propres» d’un point de vue éthique que les fabricants aimeraient nous le faire croire. Les recherches d’Amnesty International montrent que du cobalt extrait par des enfants et des adultes dans des conditions extrêmement dangereuses entre sans doute dans la chaîne d’approvisionnement de certains des plus grands constructeurs automobiles mondiaux.
Le cobalt est un composant essentiel des batteries rechargeables de type lithium-ion avec lesquelles fonctionnent les voitures électriques. Plus de la moitié du cobalt extrait à travers le monde provient de la République démocratique du Congo (RDC). Malgré ses richesses en minerais, la RDC compte parmi les pays les plus pauvres du monde et subit depuis des décennies la guerre et la corruption de ses dirigeants. Les emplois légaux étant trop rares dans le pays, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants congolais sont amenés à creuser leurs propres mines pour subvenir à leurs besoins. Cela ne doit pas être un choix entre deux maux. Il nous faut éliminer les combustibles fossiles, tandis que les voitures électriques sont indissociables d’un avenir plus écologique. Alors que les constructeurs de voitures électriques se hissent en première ligne du marché, ils doivent radicalement améliorer leurs pratiques et prendre des mesures pour que leur rôle dans la révolution énergétique soit transparent et équitable».

M.B.S.M.

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