Par Chokri Baccouche
L’armée sioniste a annoncé, vendredi dernier, la démission de Yifat Tomer-Yerushalmi, la procureure générale militaire. Pourquoi la magistrate, qui a le grade de générale de division, a-t-elle été contrainte de rendre le tablier ? Parce qu’elle est accusée d’avoir secrètement autorisé la diffusion, en août 2024, d’une vidéo prise par une caméra de surveillance montrant un groupe de soldats israéliens qui entourent un détenu palestinien pour le brutaliser et le violer, en juillet 2024, dans la base militaire de Sde Teiman.
Ces images, très compromettantes et embarrassantes pour l’armée sioniste qui se considère comme étant « l’armée la plus morale du monde », avaient été partagées dans une émission de la Chaîne 12 quelques jours après l’intrusion de dizaines de militants d’extrême droite masqués et de plusieurs parlementaires de la coalition gouvernementale dans la caserne militaire, pour protester contre la garde à vue des neuf soldats mis en cause dans l’affaire.
Grâce à l’accumulation des preuves, cinq d’entre eux avaient ensuite été poursuivis, en février 2025, pour des faits « d’agressions physiques et de violences volontaires », selon les déclarations de l’armée israélienne. Mercredi 29 octobre, ils ont finalement été arrêtés.
La magistrate, qui a reconnu l’implication de ses services dans la divulgation de cette vidéo, a été ainsi poussée vers la sortie par ses supérieurs hiérarchiques. Elle a dû payer cher son « crime de lèse majesté » pour avoir révélé une vérité qui dérange au plus haut point l’establishment sioniste dans la mesure où elle a permis de mettre à nu, encore une fois, les horribles crimes perpétrés par les geôliers israéliens contre les détenus palestiniens.
Une vérité que les dirigeants sionistes ont toujours cherché à cacher. Les propos du ministre israélien de la Défense, qui s’est félicité de la démission de la procureure générale, en disent d’ailleurs long à ce sujet : «Celui qui calomnie les soldats de Tsahal n’a pas sa place dans l’armée», a indiqué en effet Israël Katz.
Pour le ministre sioniste de la Défense, donc, le fait de divulguer le scandale d’un viol collectif perpétré par ses soldats contre un pauvre prisonnier palestinien est non seulement de la pure « diffamation » mais également et surtout un coup porté à la réputation de son armée. Israël Katz tente, en fait, et de manière gauche de cacher les rayons du soleil avec un vulgaire tamis, car les horreurs indescriptibles qui se déroulent au quotidien dans les prisons israéliennes ont fait l’objet de nombreuses enquêtes médiatiques et ont été vertement et ouvertement dénoncées par de nombreuses organisations non gouvernementales internationales.
Dans cet enfer pénitentiaire sioniste, les prisonniers palestiniens sont parqués et traités comme des bêtes. Ils y subissent les tortures les plus inimaginables et endurent les vices et sévices impitoyables et inhumains de leurs geôliers. Les simulations de noyades, les viols, les privations de soins et de nourriture, les passages à tabac, les brimades et les humiliations figurent dans l’éventail des tortures infligées à ces prisonniers qui sont délibérément déshumanisés par leurs tortionnaires.
Le plus écœurant et insupportable encore dans cette affaire, c’est que ces traitements barbares sont non seulement courants mais n’épargnent également même pas les femmes et les enfants en bas âge. Des centaines de titis palestiniens croupissent en effet dans les prisons israéliennes.
Ils ont été arrêtés et placés en détention, au même titre que leurs ainés, sans aucune forme de procès, le plus souvent sous des prétextes fallacieux et des mobiles qui n’obéissent à aucune règle juridique recevable. Ces exactions à répétition ne sont pas du tout surprenantes en fait dans un pays qui s’est taillé la sinistre réputation de violer en toute impunité les conventions internationales liées au respect des droits des prisonniers ainsi que la protection des populations civiles en temps de guerre.
Aussi peu surprenant que cela puisse paraitre, des dizaines de civils palestiniens ont été d’ailleurs froidement massacrés par l’armée israélienne sous des prétextes fallacieux, et ce, depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza. Crimes, mensonges et châtiments collectifs : tel est le vrai visage que l’entité sioniste révèle aujourd’hui au monde. Une entité paria dont les méfaits ne cessent de choquer et de révolter les citoyens du monde aux quatre coins de la planète…
C.B.

