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Algérie- Maroc : Quel rôle peut jouer la Tunisie pour apaiser les tensions ?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI


L’audience officielle accordée par le Roi du Maroc aux ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de l’AES intervient quelques jours après l’adoption en Algérie d’une loi portant sur la mobilisation générale. S’agit-t-il d’une escalade de nature à menacer la stabilité dans la région ?


Officiellement, c’est dans le sillage de l’initiative internationale lancée en 2023 visant à favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, que le Roi Mohammed VI s’est entretenu lundi dernier avec les ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de l’AES. Pour certains observateurs, cependant, il peut s’agir d’une réplique à cette loi adoptée récemment par le voisin algérien portant sur la mobilisation générale. Si, alors, cette interprétation s’avère vraie, c’est toute la stabilité de
la région de l’Afrique du nord et du Sahel qui est menacée. Quel rôle peut jouer notre pays pour apaiser les tensions et éviter le scénario que tout le monde craigne depuis des années à savoir une guerre entre les deux frères ennemis en l’occurrence, l’Algérie et le Maroc ?

Pour l’universitaire, Salem Chérif, que nous avons questionné sur ce dossier: De prime abord, il faut savoir que l’Alliance des États du Sahel, créée en septembre 2023 pour formaliser une nouvelle dynamique de coopération régionale face aux défis communs de sécurité, de développement et de souveraineté politique. Il s’agit là de trois pays enclavés qui sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. De fait, le l’« Initiative Atlantique » portée par le Maroc vise à permettre aux trois pays du Sahel d’accéder à l’océan et ouvrir un accès sécurisé et durable aux marchés mondiaux via des corridors atlantiques. Or, c’est justement, là où réside l’origine de la
crise entre le Maroc et l’Algérie. L’Algérie est favorable à un Sahara occidental indépendant ce qui lui permettrait un accès à l’océan atlantique ce qui constitue
un enjeu économique et sécuritaire majeur. Le Maroc, en revanche, considère le Sahara occidentale comme terre marocaine faisant partie de son territoire.

En tendant, alors, la main aux trois pays du Sahel, le Maroc veut barrer la route à l’Algérie contre toute tentative d’alliance avec ces trois pays. En résumé, c’est une guerre beaucoup plus diplomatique qu’une escalade synonyme d’un conflit militaire entre les deux pays».

Quel rôle peut, alors, jouer la Tunisie pour apaiser cette tension ?
A la croisée des chemins… ! Depuis que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, les deux pays sont parvenus à éviter une confrontation armée malgré plusieurs incidents au Sahara occidental qui auraient pu conduire à l’escalade. Seulement, cette tension qui est montée d’un cran ces derniers mois met toute la région à la croisée des chemins.

Selon, l’universitaire, Salem Chérif : «La Tunisie a toujours jouer un rôle important dans la stabilité de toute la région en oeuvrant pour un Grand Maghreb stable et unis. Alors, il faut peut-être au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qu’il faut chercher la solution. Il ne faut pas, en effet, oublier que le rôle de cette structure régionale consiste à rapprocher politiquement et économiquement les cinq pays membres du Maghreb. Même si le conflit entre le Maroc et l’Algérie apparaît comme le principal facteur de blocage dans la survie de l’UMA, il faut tout faire pour que l’Union remplisse sa mission dans le maintien de la paix et le développement de toute la région du Grand Maghreb. Le cas échéant, l’avenir de notre région peut cacher bien de conflits voire des drames, d’autant que la région attire les convoitises des puissances étrangères qui misent sur des pays du Maghreb faibles et fragiles pour s’accaparer leurs richesses ».

M.B.S.M.

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