contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Editorial : Hommes d’honneur et faux dévots…

Par Chokri Baccouche

Un plus un est égal à combien ? Deux bien sûr. C’est seulement par cette logique cartésienne qu’on peut déterminer, avec précision, le résultat d’un calcul arithmétique. De la même manière, c’est en recourant à une logique palpable corroborée par des faits concrets qu’on peut admettre ou infirmer la véracité d’une thèse dressée à des fins de propagande.

Tout au long des 70 dernières années, les Israéliens n’ont cessé de rabattre les oreilles de l’opinion publique internationale sur le fait que l’entité sioniste était la seule démocratie au Moyen-Orient, une oasis des droits de l’homme entourée de peuplades sauvages et hostiles et un sanctuaire des libertés disposant de l’armée la plus morale du monde.

Cette image idyllique, que les différents dirigeants israéliens se sont évertués à commercialiser dans le monde, repose en fait sur une bonne couche de fond de teint qui cache un visage hideux fait de brutalité extrême, de déshumanisation et de cruauté poussée à son paroxysme au gré des sautes d’humeur des responsables des mouvances politiques au pouvoir qu’ils soient de droite, d’extrême droite ou de gauche.

Quelles que soient leurs obédience idéologiques, ces derniers adoptent, à quelques menus différences près, leur même cheminement, les mêmes procédés et les mêmes pratiques sournoises et inhumaines vis-à-vis des Palestiniens, leur souffre-douleur et leurs victimes expiatoires.

Tout le monde a certainement vu en direct, à la télé, le sort réservé par la prétendue « oasis de la démocratie et des droits de l’homme » aux détenus ou plutôt aux otages palestiniens libérés il y a quelques jours dans le cadre des accords de paix entre le Hamas et l’entité sioniste. Les images effroyables de ces prisonniers dont la plupart croupissent depuis des années dans les geôles israéliennes sans aucune forme de procès ont fait le tour du monde.

Elles montrent à leur descente des bus, après leur libération, des morts-vivants portant les séquelles de terribles exactions physiques et psychiques ainsi que les stigmates d’un traitement inhumain. A voir leur regard hagard et perdu, on devine aisément que ces prisonniers ont subi les pires tortures infligées par leurs bourreaux israéliens au point de perdre toute notion du temps et de l’espace.

Les récits de ces tortures barbares sont d’ailleurs corroborés et confirmés par des enquêtes réalisées par des organisations non gouvernementales dont notamment B’Tselem. Dans un rapport intitulé « Bienvenue en enfer » et  publié en août 2024, cette ONG israélienne décrit le système pénitentiaire israélien comme un réseau de camps de torture pour les détenus palestiniens.

Ces hommes ont passé des mois, des années, dans les prisons israéliennes sous le statut de la « détention administrative », c’est-à-dire sans procès, ni jugement et pour une durée potentiellement illimitée.

La violence endurée par les prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes, transformées en « véritables camps d’extermination », est systématique. En suivant les témoignages des prisonniers libérés pendant la guerre contre Gaza et ce qui a été publié par les institutions locales et internationales des droits de l'homme, on parvient à la conclusion que l'hystérie sioniste en matière de torture inclut la violence, la torture, la brutalité, l'exécution, le viol et les violences sexuelles, la faim forcée, les coups et l'écrasement, la privation des prisonniers de tous leurs droits humanitaires fondamentaux, l'humiliation et les insultes, l'isolement du monde extérieur et d'autres crimes qui violent le droit international et transgressent le droit international humanitaire.

Il s'agit de toutes les formes de génocide visible et invisible, allant du génocide physique au génocide moral et psychologique, en passant par le génocide culturel, médical, environnemental, spirituel, sexuel et social, pour transformer les prisons en abattoirs et en cimetières pour les survivants.

Si les prisonniers palestiniens ont enduré les pires exactions et d’horribles vices et sévices dans les geôles sionistes, les otages israéliens détenus par le Hamas ont eu droit, paradoxalement, à un traitement humain digne des hommes d’honneur et de principes et respectueux des conventions internationales comme le confirme d’ailleurs une otage israélienne libérée, lundi, par les brigades Al Qassam.

"Ils nous ont bien traités, ont pris soin de tous nos besoins et nous ont dit qu’ils croyaient au Coran et qu’ils ne nous feraient pas de mal", a déclaré Yosheved Lifshitz, (85 ans), mardi, devant un hôpital en Israël, où elle reçoit des soins médicaux après sa relaxation. "Nous vivions dans les mêmes conditions qu'eux dans les tunnels. Nous mangions du pain avec du fromage blanc et du concombre, exactement comme eux", faisant référence aux combattants du Hamas."Un médecin venait nous consulter régulièrement et le secouriste s'assurait que nous prenions nos médicaments », a ajouté l’octogénaire.

Ce témoignage émouvant résume en fait toute la différence entre le traitement subi par les prisonniers palestiniens dans les camps d’extermination sionistes et le sort réservé aux otages israéliens détenus par le mouvement islamiste palestinien

Une différence qui se mesure en années lumière et fait voler définitivement en éclats l’image de la prétendue « oasis de la démocratie, des libertés et des droits de l’homme » que cherchent à commercialiser les dirigeants sionistes dans le monde depuis plusieurs décennies. Un plus un est égal à combien ? Deux bien sûr.

Les masques tombent et la vérité éclate ainsi au grand jour comme le résultat d’une simple opération arithmétique, preuves formelles et indiscutables à l’appui…

C.B.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869