contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Editorial: Verdict du CIJ, les verbes qui trahissent...

L’Editorial par Abir CHEMLI


Vendredi 26 janvier...  Après deux longues semaines d’enquête et de plaidoirie, la CIJ annonce son verdict... La Cour a déclaré qu'Israël devait « faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher toute incitation au génocide à Gaza ». Pauvres de nous !

Assoiffés d’un quelconque espoir, on lit en diagonale et on crie « hourra ! » Les plus « bernés » parmi nous, sont ceux un brin trop émotifs, un chouïa hypersensibles... La nouvelle leur a semblé à applaudir à première allure. Mais une fois l’effervescence et l’euphorie apaisées et à bien lire les termes du verdict, l’on a détecté le piège ! La haute juridiction n’a finalement pas statué en faveur de Gaza ni même contre Israël ! Ce n’était qu’un jeu de mots, de la poudre aux yeux...histoire d’absorber la colère des révoltés !

En réalité, non seulement le bien-fondé des allégations de génocide n’a pas été confirmé, mais il n’y a pas eu de franche interdiction de l’offensive israélienne contre Gaza ! En l’espace de quelques secondes on bascule de la félicité à la déception. Et l’amertume du désespoir s’empare de nos êtres lorsqu’on décode les verbes choisis par la CIJ... La présumée Cour suprême « des opprimés » n’ordonne pas mais « demande » à Israël, d’empêcher, non pas tout acte, mais « tout éventuel acte » de génocide... Elle ne demande pas à Israël de « garantir » mais « d’autoriser » l’accès humanitaire à Gaza !

Les frappes aériennes n’ont pas été formellement interdites. La CIJ utilise des termes à caresser Israël dans le sens des poils sans « heurter sa sensibilité » en lui imposant un cessez-le-feu immédiat. Elle s’est contentée de quémander, (pardon de « demander ») à Israël de « faire tout son possible pour autoriser le passage des aides »... Autrement dit, Israël peut tranquillement continuer sur sa même lancée ! Croire le contraire, serait comme croire qu’en bon enfant, l’entité sioniste va appliquer la tête baissée une simple...demande !

Comme si les responsables Israéliens qui passent en défilé à la télévision, qui n’ont jamais tiqué en regardant le monde entier droit dans les yeux et de lui mentir, vont subitement et tels de bons repentis, avoir un éveil de conscience et reconnaître d’eux-mêmes qu’ils tuent des civils... Comme si ceux-là qui ne clignent jamais des yeux en affirmant tout cet horripilant débit de mensonges, vont, comme par miracle se dévêtir de leur arrogance, de leur manipulation et se transformer en... humains !

Quel navet médiocre et de bas étage ! Le fait même de se prononcer seulement sur des « ordonnances d’urgence » sans examiner l’affaire sur le fond, qu’est le génocide, en dit long sur les présumées hautes institutions mondiales des droits et de la justice. Parce que pour trancher sur le fond, il faudrait des années...

Et entre temps, les Ghazaouis se meurent et dépérissent ! D’ailleurs, si l’on veut savoir ce à quoi se résume la décision du CIJ, on n’a que trois petites choses à examiner...

La première se résume par les dires du porte-parole du département d’Etat US « Nous prenons note du fait que la Cour n’a pas conclu à un génocide ni appelé à un cessez-le-feu », a-t-il dit.

La deuxième se résume au bilan d’hier, samedi 27 janvier. De fait, le ministère de la Santé à Gaza a annoncé 174 nouveaux martyrs tombés durant les dernières 24 heures ! Evidemment, comme à l’accoutumée, il s’agit en majorité de femmes, d’enfants et d’adolescents ! Mais chut ! ce n’est pas un génocide !

La troisième est que plusieurs pays, dont les États-Unis, ont annoncé suspendre leurs financements à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Le prétexte est que 12 membres sont soupçonnés par Israël d’avoir été impliqués dans l’attaque du 7 octobre !

Les tueries barbares et le manque des denrées sont le quotidien des enfants Ghazaouis depuis des mois ! Ces enfants qui dorment sous des tentes perméables, où le sol en terre sous leurs petits corps trompés et frigorifiés se transforme en matelas de boue. Oui ils dorment dans un bourbier, se nourrissant de restes périmés, (faut-il encore en trouver) ... Leur peau est ecchymosée et lacérée, leurs yeux sont desséchés et irrités... 

Gaza, ô Gaza, ce paradis de jadis transformé aujourd’hui en un théâtre funèbre où la senteur cadavérique envahit l’atmosphère macabre ! 

D’ailleurs, on la qualifie de « lieu de mort et de désespoir, lieu inhabitable » ! Mais qu’on se détrompe ! Le mot « inhabitable » n’existe pas dans le glossaire des Ghazaouis ! Parce que lorsqu’on naît à Palestine, qu’on goutte à ses olives et ses citrons, on y prend racine et on est partie prenante de sa terre ! Tous les Ghazaouis le clament haut et fort : ils ont beau les massacrer, les pourchasser, les bombarder et les tuer, c’est à Gaza qu’ils habitent et c’est à Gaza qu’ils mourront ! Les Ghazaouis, soudés et indivisibles tels les membres d’un seul corps, s’arment d’un courage tel, à en exaspérer l’ennemi occupant qui ne comprend point l’ancrage de ces enfants à leur terre ! Oui, les Ghazaouis ne piperaient jamais un piètre mot qui insinuerait qu’ils courberaient l’échine !

Dignes et braves, ils ne jurent que par leur foi, leur terre et la bravoure de la résistance ! Qu’ils aient le ventre creux, la bouche affamée, le corps frêle, blessé et saignant, leur dignité est et restera intacte ! C’est ainsi que sont les Gazaouis ! Ils font fi des raids, de la malnutrition et du climat menaçant et paupérisé ! Ils savent qu’ils ne doivent rien à personne. Oui, toute « graine » humaine semée à Palestine sait d’avance qu’il lui est difficile d’arriver à maturité avant d’être rasée par la cruauté de l’occupant sioniste. Cet ennemi qui semble éprouver un malin plaisir pour l’infanticide !

Les quelques 2.4 millions d’habitants lâchés par le monde entier, trahis par tous ceux qui détiennent un quelconque pouvoir, ceux qui sont ravagés par les attaques aériens, affaiblis par l’inclémence du froid hivernal, privés de pain, d’eau et de soins sanitaires, du gîte et du couvert, du feu des chaumières et d’un foyer décent, n’ont qu’un seul baume au cœur : la résistance libératrice ! La résistance au joug du tyran... Cet ennemi, plein aux as et armé jusqu’aux os... Ce tueur qui n’a pas gagné de bataille ! Ce cruel croque-mitaine qui n’avait au viseur que des enfants, des femmes, des civils, des hôpitaux, des mosquées, des églises, des foyers, des refuges, des boulangeries, des champs, des arbres, des animaux et...les terres de Gaza !
Prise d’une sorte d’hystérie meurtrière et tirant sur tout ce qui bouge et sur tout ce qui ne bouge pas, agacée par sa propagande désormais démasquée et exaspérée que l’identité mensongère qu’elle a peiné à bâtir parte en vrille, l’entité sioniste est entrée dans un état second où les maîtres mots riment avec mensonge, tressaillement et tir à l’aveuglette ! Et que Dieu en soit témoin, c’est un génocide ! Un génocide tant on ne fait que liquider tous les Palestiniens et s’emparer de ce qui reste de leur terre : Gaza !

Des centaines de milliers de Palestiniens sont, depuis plus de trois mois, pourchassés par les missiles lancés par les « monstres aux étoiles sextuplées » ! C’est à croire que les foules humaines donnent l’eau à la bouche de l’armée du mal. Celle-ci semble saliver en se frottant les mains à la vue de la chair humaine déchiquetée ! Les nerfs à cran et grinçant les dents, tant l’occupant n’arrive pas à gagner la bataille terrestre contre les résistants, il continue de sévir. Impunément ! Parce que depuis un tout autre continent les USA continuent de mettre Israël sous son aile ! On arme l’enfant chéri de joujoux explosifs pourvu qu’il cesse de rechigner ! Et toutes les hautes institutions internationales, absolument toutes, jouent tantôt aux blablateurs, tantôt aux spectateurs désolés !

Malédiction ! Il ne faut pas être musulman pour séparer le bon grain de l’ivraie dans toute cette histoire ! Il ne faut pas être musulman pour sentir la rage au ventre contre cette immonde injustice. Il ne faut même pas être chrétien, monothéiste, ni même croyant pour être pris par une ire noire face à l’immensité de la cruauté israélienne et devant ces milliers de vies innocentes massacrées. Il suffit d’être, un tant soit peu humain, juste humain...


A.C.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869